La pêche en nymphe
La pêche en nymphe peut s'avérer redoutable dans ces écosystèmes d'altitude. À certains moments de la journée, il est possible de voir des truites monter sur les plateaux, dans très peu d'eau. À ce moment-là, il est tout à fait envisageable de les tenter à vue, avec des nymphes légères, de type pheasant tail. Mais bien souvent, les poissons se trouvent dans des eaux plus profondes, et il devient alors impossible de les observer.
Dans ce cas, la nymphe maniée reste très efficace. Il faut alors pêcher avec des mouches beaucoup plus grosses. La technique consiste à couvrir un maximum de terrain et à espérer croiser un poisson en activité. Il faut donc lancer le plus loin possible, attendre que la nymphe atteigne la profondeur désirée, puis animer la mouche en variant la récupération de la soie. On peut "tricoter" ou "stripper", avec plus ou moins d'amplitude ou de vitesse. Cette approche permet de balayer une grande zone et de trouver rapidement ce qui fonctionne ce jour-là.
Une jolie truite attrapée en nymphe a vue sur un simple gamarre
La pêche au streamer
La pêche au streamer est souvent la technique la plus rentable dans les lacs d'altitude. Elle joue sur l'instinct d'agressivité des truites, et permet donc de déclencher des attaques de poissons qui ne s'alimentent pas activement. Les gros streamers sombres, voire noirs (de type zonker ou woolly bugger), sont redoutablement efficaces. J'aime les monter avec une grosse bille ou un casque en tête, pour leur donner un effet "jig" qui fait parfois toute la différence.
Les streamers noirs restent une arme redoutable pour les grosses truites de l'Altiplano
La pêche en sèche
En fin de journée, il est courant d'observer des éclosions. En général, deux types d'insectes sont présents sur ces lacs : les moucherons (midges), de très petite taille, qui rendent la pêche difficile avec les soies et les bas de ligne classiques ; et les trichoptères, plus gros, avec lesquels il est bien plus facile de pêcher. J'ai souvent remarqué que les trichoptères, avant de s'envoler, ont tendance à nager à la surface de l'eau, créant un « V » caractéristique. La technique consiste donc à imiter ce comportement. Il faut pêcher avec des mouches de type sedge, de taille adaptée à l'éclosion du jour. Avant de relancer, il est important de ramener la mouche sur quelques centimètres pour créer ce fameux « V » de trichoptère en train de décoller. Bien souvent, la touche se produit à ce moment précis.
Bien que la pêche puisse être plus difficile que dans les rivières, la taille des poissons rencontrés en lac d'altitude est souvent bien plus impressionnante. Sur certains lacs, il est difficile de capturer plus d'un ou deux poissons par jour. Cependant, chaque lancer peut permettre d'attraper la truite d'une vie. Pour ma part, je rêve encore de pouvoir capturer ma truite géante des Andes.