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J'ai ainsi eu l'occasion de pêcher tant bien des lacs que des rivières, des petits plans d'eau en plein cœur de zones industrielles, histoire de varier les plaisirs. J'ai cependant toujours adopté une attitude de discrétion extrême afin de ne pas attirer l'attention et ne pas me voir contraint de tuer mes prises, convaincu que ne sont pas les quelques poissons que je prends qui sont à même de changer la donne. Je laisse donc les locaux dealer avec leur ressource.
Un matériel taillé pour être mobile
Le matériel est restreint pour un maximum de mobilité et de discrétion, mais aussi parce qu'on ne parle pas ici de spécimen hunting. Niveau canne, mon choix s'est porté depuis des années sur une Shimano STC multi travel, parfaite pour ce type de pêche en voyage. Légère, compacte, elle permet d'alterner entre la pêche de surface et la pêche au posé. Elle est augmentée d'un moulinet Shimano DL 4000 FA, un petit baitrunner qui parfait cette volonté de souplesse dans les méthodes employées. Il est spoolé avec un mono Shimano technium 28/100. Les lacs étant très peu profonds, je préfère partir de cette base discrète, et ajouter selon mon besoin un avançon à mes bas de ligne.
Côté montage, je fais très simple également. Déjà parce que je me débrouille avec ce que j'ai, et que généralement je n'ai pas grand-chose. Un fluorocarbone IQ de chez Korda en 15 lbs sera la base de tous mes montages, qu'ils soient destinés à la pêche en surface ou au posé. Côté hameçons, des wide gape N°6, qui constituent à mon sens la taille la plus adaptable. Pas trop lourds, ils ne couleront pas le pain et permettront de pêcher facilement à la graine. Un peu de leadcore si je recherche de la discrétion sur ces fond plats, quelques buldos et le tour est joué.
Côté respect du poisson, un bout de tapis de gym en mousse acheté au centre commercial du coin est largement suffisant pour prendre soin des prises. Les poissons n'étant généralement pas trés gros, il s'agit juste de préserver leur peau du contact avec le sol. Une petite épuisette ronde et compacte, achetée trois francs six sous dans un tackle shop local complète le dispositif.
Niveau appât, on est dans la simplicité la plus extrême : pain de mie et maïs doux constituent l'essentiel. Les poissons sont très loin d'être éduqués, donc ce dernier reste la valeur sure. Quelques grains de maïs flottants sont toujours les bienvenus pour adapter la présentation des esches. Ça ne prend pas de place et ça peut sauver. Si besoin d'amorcer plus massivement, ou si je souhaite pêcher à une distance qui ne permets pas d'envoyer les graines à la main, je reviens sur ma recette du Canada : flocon d'avoines, maïs doux et crème de maïs pour faire le liant. Une boule sur le plomb et vamos !
Lac Hakanoa : hot spot pour le stalking
C'est le premier endroit où j'ai eu l'occasion de pêcher la koï en Nouvelle Zélande. Situé près de Huntly, ce petit lac d'environ 50 hectares, présente les caractéristiques typiques des plans d'eau reliés à la rivière Waikato : un fond majoritairement vaseux et uniforme d'environ 50/100 cm, avec quelques zones à 2/2.50 m, et une eau turpide de couleur brune. Il est peuplé majoritairement de cyprinidés (gardons, koïs). Il offre l'avantage de proposer un sentier qui en fait le tour complet. Autre plus, un camping est présent sur les berges du lac, permettant d'y séjourner quelques jours pour profiter de ses berges. Les berges Nord et Est sont plus sauvages et vous y croiserez moins de monde. La petite zone communicante avec la rivière Waikato, au pied du camping, est très intéressante et héberge toujours quelques sujets que vous aurez le loisir de pêcher à vue. Le lac étant vaste mais peu profond, les amorçages de zone fonctionnent assez bien, sauf lorsque la multitude de palmipèdes présents sur le lac décide de s'en prendre à vos appâts. J'ai donc toujours eu de meilleurs résultats en pêchant dans mes pieds.
Rivière Whongamarino, petite rivière pas si tranquille
Changement d'ambiance et de cheptel pour ce petit stream qui se jette dans la Waikato à hauteur de Mermere, au point même où il est enjambé par l'autoroute 1 en direction d'Hamilton. Cette petite rivière sillonne l'une des zones humides les plus importantes de l'île du Nord, qui se compose notamment de tourbières et autres marécages. Sa configuration fait que les poissons du fleuve peuvent remonter dans son lit et se rendre jusqu'au zone marécageuse, parfaitement adaptées à la reproduction. Son tracé naturel a cependant été durement impactée par la main de l'homme, puisque la petite rivière sert désormais de canal de décharge pour le lac de Waikare. Son tracé est donc très linéaire. Il existe de nombreux points d'accès permettant de pêcher. Attention au courant à certaines périodes de l'année qui peuvent rendre la pêche compliquée.
Lac Whangape, un aire d'Australie
Ce grand lac de 1450 constitue la seconde plus grande pièce d'eau du système hydraulique du Waikato, juste derrière le lac Waikare. Ses berges étaient jadis recouvertes de forêts luxuriantes, défrichées à partir de la seconde moitié du 19eme siècle pour faire place aux activités de l'homme et notamment aux pâturages. Le paysage n'en reste pas moins magique. Ce lac est connu pour sa configuration extrêmement shallow de ses rives. La profondeur est parfois de seulement 40 à 50 cm sur plusieurs centaines de mètres. Ceci n'empêche en rien la prolifération des carpes koïs qui en résident en nombre impressionnant. La pêche reste donc totalement possible, même dans ces conditions particulières.
Tellement d'eau et si peu de temps…
Il y a tellement de secteurs à prospecter. Avoir autant de potentiel dans une zone aussi restreinte du pays, et surtout à une heure d'Auckland est une richesse exceptionnelle.
Les quelques pêcheurs passionnés de carpes d'ici ne savent pas où donner de la tête et sont presque frustrés par autant de possibilités. Si la Waikato River semble des plus prometteuses pour les spécimens et leur traque, chaque petit lac, rivière ou ruisseau est une opportunité de mettre au sec l'une de ces petites pépites de l'autre bout du monde.
