Quel matériel de pêche à la mouche utiliser en rivière en début de saison ?

Bien choisir son matériel pour pêcher efficacement dès le début de saison © Jean-Baptiste Vidal

Choisir judicieusement son matériel permet de pêcher efficacement. Les cannes, moulinets, soies et mouches doivent rigoureusement être sélectionnés pour chaque technique bien spécifique.

La pêche à la mouche est une technique très particulière qui demande un matériel adapté et varié. Le choix de son équipement est important pour pêcher correctement dans chacune des techniques.

Choisir un matériel adapté permet de pêcher efficacement
Choisir un matériel adapté permet de pêcher efficacement

Quelles cannes et moulinets utiliser en rivière pour chaque technique ?

Selon la taille du cours d'eau, du secteur choisi et la technique employée un matériel bien spécifique est de rigueur.

Pour la pêche en sèche, on privilégiera une canne plus ou moins longue en fonction de la taille du cours d'eau. Ainsi, une petite canne courte de 6 à 8 pieds sera bien adaptée aux ruisseaux et aux petites rivières. Alors qu'en rivière moyenne à grande, une canne de 9 à 10 pieds sera la norme.

En nymphe au fil et techniques dérivées (tchèque, espagnol, euronymphing, etc.) une canne plus longue est souvent un plus pour permettre de réaliser de longues dérives sans dragage et donc proposer ses mouches naturellement aux poissons. Les cannes de 9 à 11 pieds sont de plus en plus utilisées par les pêcheurs spécialisés dans ces techniques.

Pour la pêche en noyée et au streamer, on emploie généralement des cannes de puissance (numéro de soie) plus importante pour pouvoir lancer avec facilité un train de mouche noyée souvent composé de 2 à 3 mouches (parfois lestées) ou des streamers de 5 à 10 cm. Les cannes de 9 à 10 pieds pour soie de 4 à 6 composent majoritairement le matériel des pêcheurs pratiquant ces techniques.

Le moulinet quant à lui devra être de taille adaptée par rapport à la canne. La plupart des moulinets sont donnés pour un numéro de soie qui correspond à la canne. Par exemple une canne SAGE Fondation de 9 pieds soie de 4 sur laquelle on pourrait mettre un moulinet SAGE Spectrum 3/4. Ensuite, il est très important qu'il équilibre bien votre canne. Cela facilite l'action du lancer et apporte un confort de pêche. Très important pour la pêche en nymphe au fil où l'on pratique canne haute pour ne pas engendrer de fatigue supplémentaire.

Un frein progressif et puissant sera à prévoir notamment si vous vous attaquez à des gros poissons, mais en règle générale le moulinet sert bien souvent de stockage pour la soie plus que pour combattre les poissons.

Choisir le profil de ses soies en fonction de la technique employée

De nos jours, il existe un très grand nombre de soies pour la pêche à la mouche chez de nombreuses marques (RIO, Royal Wulff, Scientific Anglers, Orvis, JMC,…).

Elles ont des profils spécifiques (fuseau) en fonction de la technique que l'on emploie. Elles sont classées par codes.

  • Soie parallèle ou L: de moins en moins employées, mais utilisées pour pêcher en sèche à courte distance notamment en petite rivière. Elles sont aujourd'hui plutôt employées pour la pêche en nymphe au fil ou « euronymphing » en petite taille 2 et 3.
  • Soie DT ou Double taper soit double fuseau : une soie avec une fuseau identique à l'avant et à l'arrière qui permet de poser délicatement. Possibilité de retourner la soie lorsque le fuseau avant est abimé. Elles servent pour la pêche en sèche et en nymphe.
  • Soie WF ou Weight Forward soit poids à l'avant : permet de charger rapidement la canne et également de lancer loin facilement. En plus gros diamètres, elles servent pour lancer vite, loin et de grosses mouches. C'est le profil le plus employé aujourd'hui, que ce soit pour la pêche en sèche, en nymphe ou au streamer et notamment en mer et pour les gros poissons (bar, bonefish, tarpon, permit, carpe, dorado,… ).

Les soies existent également en plusieurs densités notamment pour la pêche en lac, réservoir ou en mer. Elles permettent de proposer vos mouches dans différentes couches d'eau et à différents étages.

Soie flottante, intermédiaire (plonge de 3 à 5 cm/s), soie plongeante (plonge rapidement).

Les soies plongeantes sont classées par numéros en fonction de la densité donc de la vitesse de descente. S2, S3, S4, S5, S6, S7 voire S8. Le numéro indique une vitesse de plongée de 2 à 8 pouces (2,5 cm) par seconde.

En fonction de la technique utilisée, il sera bon de choisir :

1- la puissance de votre soie, adaptée à votre canne

2- son profil en fonction de la technique (L, DT ou WF)

3- sa densité

On pêche le plus souvent en soie flottante notamment pour la sèche et la nymphe. En noyée une soie à pointe intermédiaire peut être utilisée. Au streamer, les soies plongeantes sont utiles pour aller chercher les poissons au fond. Il est possible cependant d'utiliser des soies flottantes sur lesquelles on fixe une pointe appelée polyleader (pointe de 1,5 à 4,5 m de différentes densités). Cela permet de s'adapter aux conditions.

 

Joli streamer monté par l'auteur et un équipement adapté
Joli streamer à truite monté par l'auteur

Sélection de mouches pour la pêche en rivière

En fonction de la saison et donc des proies présentes dans les rivières, il faudra choisir les mouches adaptées aux éclosions des insectes aquatiques, mais aussi terrestres et autres proies (poissons, vers, sangsue, crustacés, mollusques, …). Bien connaître les rivières où l'on pratique permet de savoir quelle nourriture est disponible, notamment le type d'insectes. Cette science que l'on appelle l'entomologie, permet d'identifier les éclosions des insectes aquatiques et donc de choisir les mouches (sèche, nymphe et noyée) à utiliser. Mais il n'est pas nécessaire de connaître le nom latin et la famille de chaque insecte. Néanmoins, il faut savoir observer et utiliser des imitations proches de ce qui éclot et vit dans vos rivières.

Pour le début de saison, les éclosions sont rares, mais les petits sedges roux en taille 16 et 14, plécoptères gris en taille 16 et parfois éphémères (baétis et March Brown en particulier) sortent aux heures les plus chaudes. Il est bon de savoir les reconnaître et proposer aux truites une imitation représentative.

Un train de mouches noyées en variant les couleurs (plutôt ternes en début de saison) de corps et plumes pour la collerette (perdrix, coq, bécasse,…) permet de rapidement trouver celles qui intéressent les truites. N'hésitez pas à varier vos montages et à changer de mouche. Si une éclosion a lieu, tenter de mettre des noyées aux tailles et couleurs semblables à ce qui est présent sur l'eau.

En nymphe, les incontournables pheasant tail et ORL (oreille de lièvre) fonctionnent tout au long de l'année. Vous pouvez les monter sur des hameçons droits ou jig. Variez les poids et coloris de billes (or, argent, cuivre, blanche, chocolat).

Les nymphes casquées et corps en dubbing (olive, marron, beige, noir,…) cerclées de tinsel (or, argent, cuivre) sont très prenantes également.

De plus en plus à la mode, les perdigones (nymphes lisses) sont souvent intéressantes pour pêcher creux, car elles descendent vite à la profondeur voulue.

Au streamer, les imitations de vairons et chabot sont le plus souvent utilisées. Les streamers marrons, noirs et olives également.

Il faut donc être en possession d'une large sélection de mouches pour chaque technique pour faire face aux différentes situations de pêche rencontrées, secteurs, vitesses de courant et insectes présents.

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