Quotas 2026 pour la pêche de loisir : plus de bars, plus de lieus jaunes

Quotas 2026 de bars et lieus jaunes © Guillaume Fourrier

Les quotas européens 2026 redéfinissent la pêche de loisir du bar et du lieu jaune autour du 48e parallèle, avec des quotas en hausse au nord et une amélioration attendue au sud.

Les ministres européens ont validé les quotas de pêche 2026. Pour la pêche de loisir du bar et du lieu jaune, le texte marque des améliorations générales sur toute la façade ouest de la France. Le dispositif reste structuré autour d'une frontière réglementaire bien connue des pêcheurs : le 48e parallèle nord.

Voici les limites administratives du 48e parallèle Nord
Voici les limites administratives du 48e parallèle Nord

Nord du 48e parallèle : quotas de bars et de lieus jaunes en hausse

Au nord du 48e parallèle, le quota journalier passe à trois bars et trois lieus jaunes par pêcheur et par jour. Ce régime s'applique d'avril 2026 à janvier 2027 pour le bar, avec une période de repos biologique en février et mars, durant laquelle seul le pêcher-relâcher est autorisé. Pour le lieu jaune, aucun mois de fermeture n'est imposé par l'Union européenne. Cette zone, qui inclut notamment la Bretagne nord et le nord-ouest de la France, bénéficie aussi d'une hausse marquée des tonnages accordés à la pêche professionnelle, signe d'un stock jugé plus favorable.

Sud du 48e parallèle : une amélioration pour le bar

Au sud du 48e parallèle, la règle reste plus restrictive, mais une avancée va soulager les pêcheurs de bars. Le quota est désormais fixé à deux bars et deux lieus jaunes par jour.

Le quota passe à 2 bars par pêcheur dans le sud du 48e
Le quota passe à 2 bars par pêcheur dans le sud du 48e

Le bar passe ainsi de un à deux poissons par pêcheur. Le bar reste pêchable toute l'année, dans la limite d'un plafond global de 3 883 tonnes, à ne pas dépasser pour la France et l'Espagne réunies, toutes pêches confondues. Pour le lieu jaune, une période no-kill de janvier à avril est instaurée.

Le cas particulier du maquereau

Le maquereau est LE point de vigilance pour 2026. Les quotas de pêche professionnelle subissent une baisse brutale de 70 %, reflet d'un stock jugé préoccupant à l'échelle de l'Atlantique nord-est. Dans l'attente des négociations en cours avec les États côtiers, l'Union européenne a fixé un TAC provisoire de 2 427 tonnes pour le premier semestre 2026.

Catherine Chabaud, Ministre déléguée chargée de la Mer et de la Pêche avec ses homologues italien (à gauche, M. le ministre Francesco Lollobrigida) et espagnol (à droite, M. le ministre Luis Planas)
Catherine Chabaud, Ministre déléguée chargée de la Mer et de la Pêche avec ses homologues italien (à gauche, M. le ministre Francesco Lollobrigida) et espagnol (à droite, M. le ministre Luis Planas)

À ce stade, aucune règle spécifique n'est définie pour la pêche de loisir, ce qui laisse planer une incertitude réglementaire. Cette absence de cadre clair est un problème, tant le maquereau est un enjeu majeur pour les pêcheurs récréatifs très dépendants de cette espèce sur la façade atlantique. C'est le poisson facile par excellence, recherché principalement en été. Les pêcheurs de loisir et les petits métiers de la pêche professionnels risquent de subir les conséquences d'une surpêche des maquereaux par les bateaux-usines dans le nord de l'Europe en 2025.

Règles communes et limites du système

Sur toute la façade ouest, certaines règles restent inchangées. La pêche de loisir du bar au trémail demeure interdite toute l'année. La taille légale du bar et du lieu jaune reste fixée à 42 cm. Ces décisions sont des règlements européens, négociés en partie avec le Royaume-Uni. Le gouvernement français conserve toutefois la possibilité de publier un texte plus restrictif.

Ce cadre législatif continue de s'appuyer sur le 48e parallèle nord. Pourtant, cette frontière a été remise en question par le CIEM et l'Ifremer dans l'étude de référence publiée en août 2023 sur le bar. Les données issues du marquage de 1 220 poissons ont montré que les bars franchissent largement cette limite, aussi bien pour s'alimenter que pour se reproduire. Une réalité biologique qui rend la frontière administrative aussi pratique que scientifiquement discutable.

Mon avis et la suite en podcast

À travers ce vote, je vois une amélioration réelle mais fragile. Les quotas 2026 vont clairement dans le bon sens pour les pêcheurs de loisir, en particulier au sud du 48e parallèle où le retour à deux bars par jour était devenu indispensable. La négociation préalable entre l'Union européenne et le Royaume-Uni était nécessaire et cohérente, car on ne peut pas gérer une même ressource avec des règles différentes selon le pavillon. En revanche, je reste critique sur la répartition des hausses, très favorable aux métiers les plus lourds, et sur un système de gestion à court terme devenu anxiogène pour toute la filière, du pêcheur professionnel au pêcheur de loisir, en passant par le tourisme et l'industrie. La ressource progresse, les pêcheurs le constatent sur l'eau. Il est temps d'adopter une gestion plus lisible, plus équitable et surtout plus durable.

J'ai répondu favorablement à une interview à bord de mon bateau sur ces nouveaux quotas, c'est ici :

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