Sur le papier, les conditions étaient optimales
Le Cotentin est réputé pour ses forts courants, avec à l'ouest le raz Blanchard, l'un des plus puissants d'Europe, et à l'Est le raz de Barfleur. Par coefficients de vives-eaux, il n'est pas rare d'y voir un courant dépasser les sept ou huit nœuds. La pêche dans de telles conditions est tout sauf simple.
J'ai en tête de retourner sur une zone qui l'année dernière à la même époque m'avait permis de faire de très belles sorties, dans des conditions à peu près similaires à celles de ce jour.

Ce jour-là, le créneau météo était court : juste le temps d'une matinée. Par chance, je me suis retrouvé avec le vent et le courant dans le même sens, ce qui permettait de calmer un peu l'état de la mer.
Avec un coefficient de 70, je savais que le courant serait soutenu. Mais pour cibler spécifiquement les gros poissons sur une zone que je connais relativement bien, l'expérience m'a appris qu'un courant fort est souvent nécessaire.
8 h 30 : départ du port et cap sur le premier poste de pêche.

Comment pêcher dans un tel courant ?
Il s'agit de l'une des principales difficultés : réussir à pêcher correctement sur une zone entre 15 et 20 mètres avec un courant très fort. La pêche en traction, loin du bateau, devient très compliquée dans ces conditions. Il est quasiment impossible de tenir le fond et de pêcher efficacement.
J'opte donc pour la technique de la verticale, très légèrement décalée du bateau.
Ainsi, je limite la quantité de ligne sortie et il m'est plus facile de contrôler mon leurre. Je garde un œil attentif sur le sondeur afin d'anticiper les variations de profondeur et de maintenir mon leurre au plus près du fond.
Compte tenu de la vitesse du courant, l'animation est très minimaliste. Je ne mouline pas : je me contente de décoller mon leurre de quelques centimètres, puis de le laisser planer doucement jusqu'à ce qu'il retrouve le fond.
Sur ces spots à très fort courant, les poissons sont postés, tapis derrière des roches, à scruter toutes les proies charriées par le flux. Dès qu'une proie passe à proximité, ils sortent de leur cache pour s'en saisir avant de retourner s'abriter.

Le matériel de pêche du jour
Vous l'aurez compris : sur une telle zone, il est indispensable de pêcher avec des leurres fortement plombés. J'opte pour des têtes plombées entre 60 et 90 grammes, ce qui me permet de tenir correctement le fond.
Comme très souvent lorsque le temps est couvert et que l'eau est légèrement teintée, le Black Minnow kaki est mon leurre favori. Son montage texan limite fortement les risques d'accrocs sur le fond, et avec une dérive aussi rapide, c'est primordial.

Comme je pêche en verticale ou très légèrement décalé du bateau, j'ai choisi une canne un peu plus courte que d'habitude : la NFC MB 739 IM de Rodhouse.
Un blank puissant, très résonant, parfaitement adapté pour pêcher dans de telles conditions.
Une journée avec de très beaux poissons
La journée aura tenu toutes ses promesses. De très beaux poissons, offrant des combats sportifs dans ce fort courant.

Les dérives se sont succédées sur une zone assez réduite. Pour limiter autant que possible l'impact des captures, je changeais régulièrement de spot avant de revenir sur cette fameuse zone où tous les gros poissons semblaient cantonnés.

De retour au port vers 14 h, cette sortie nous aura permis de mettre au sec une vingtaine de bars, dont certains de très belle taille.

Je reste bien évidemment dans les starting-blocks pour saisir le moindre créneau météo, mais au vu des prévisions, il me semble que cela ne sera pas pour tout de suite.

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