Pêcher les zones à très fort courant où se cachent les gros poissons

Pêcher les zones à fort courant n’est pas une pratique évidente. © Benjamin Le Provost

En mer, les spots sont très variés et certaines zones abritent de très gros poissons. L'inconvénient de ces secteurs est qu'ils sont souvent exposés à de très forts courants, ce qui rend la pêche particulièrement technique. Cette difficulté en décourage plus d'un, et de nombreux pêcheurs renoncent à s'y aventurer. Pourtant, de très belles pêches y sont possibles pour qui sait adapter sa stratégie, son positionnement et son matériel. Découvrons quelques pistes pour mieux exploiter ces zones à fort courant.

Choisir la configuration des zones de pêche

Pêcher dans des zones à fort courant peut se faire à différents endroits, mais une profondeur trop importante rend la pratique presque impossible. Il est difficile d'envisager de pêcher efficacement à plus de 30 mètres de profondeur lorsque le courant atteint 5 à 7 nœuds.

Ces zones, très exposées, abritent de beaux poissons. La pression de pêche est faible et les prédateurs le savent. En revanche, une profondeur trop importante rend quasi impossible la pêche de ces zones, ou la vitesse de dérive est souvent au-delà de 5 nœuds.
Ces zones, très exposées, abritent de beaux poissons. La pression de pêche est faible et les prédateurs le savent. En revanche, une profondeur trop importante rend quasi impossible la pêche de ces zones, ou la vitesse de dérive est souvent au-delà de 5 nœuds.

Pour un fort courant, je considère qu'une dérive au-delà de 4 nœuds, pouvant aller jusqu'à 7 nœuds, reste acceptable, mais exigeante. Dans de telles conditions, je me fixe une profondeur maximum d'une quinzaine de mètres. Au-delà, il devient vraiment difficile de pêcher de manière convenable. Si un vent soutenu s'ajoute à cela, tous les éléments seront réunis pour compliquer sérieusement la tâche.

Comment bien tenir la verticale ?

L'ennemi numéro un si vous voulez pêcher correctement dans une zone de fort courant, c'est la bannière qui risque de s'éloigner en amont de la dérive. Vous devrez constamment relâcher de la tresse, avec tous les risques que cela implique : accrochages, perte de repère, méconnaissance de la position exacte du leurre dans la colonne d'eau.

Tenir la verticale est la clé de la réussite de cette pêche.
Tenir la verticale est la clé de la réussite de cette pêche.

Pêcher le plus verticalement possible est donc primordial. Pour cela, vous devez choisir un leurre suffisamment plombé, mais aussi une tresse la plus ronde et fine possible. Ainsi, l'effet du courant sera limité et le leurre pourra descendre efficacement.

Lorsque la dérive est bien placée et que le leurre est correctement animé à l'aplomb du bateau, la sanction ne se fait pas attendre. En témoigne ce joli bar pris sur une dérive à plus de 5 nœuds.
Lorsque la dérive est bien placée et que le leurre est correctement animé à l'aplomb du bateau, la sanction ne se fait pas attendre. En témoigne ce joli bar pris sur une dérive à plus de 5 nœuds.

Le choix du matériel est déterminant !

Pour pêcher dans de telles conditions, il faut sélectionner un matériel adapté. La canne doit être puissante pour supporter le poids des leurres. Personnellement, j'opte généralement pour un modèle 20/80 grammes , ce qui me permet de doubler le poids maximal dès lors que je pêche en verticale. Cette puissance offre l'avantage de pouvoir brider les gros poissons dissimulés sur ces spots. Un gros bar dans un fort courant vous procurera un combat puissant.

Ma selection s'est tournée vers la NFC MB 739 IM de Rodhouse. Je l'associe à un moulinet adapté, de taille 4000 à 5000, garni d'une tresse en PE 1.2.

Puissante et très résonnante , la NFC MB 739 de Rodhouse est l'arme parfaite pour ce type de pêche.
Puissante et très résistante, la NFC MB 739 de Rodhouse est l'arme parfaite pour ce type de pêche.

Comme je le disais précédemment, le choix de la tresse est primordial. Une tresse de mauvaise qualité, mal tressée ou de profil irrégulier, subira davantage la prise au courant. Cela aura pour conséquence d'éloigner la ligne du bateau, et compliquera donc la pêche.

A titre personnel, je fais confiance à la tresse Prodigy X8 de Rodbuilders Republic distribuée par Rodhouse. Cette tresse de très bonne facture à un tressage très serré et est parfaitement ronde .

Concernant le leurre, le grammage doit être défini en fonction du type de spot, mais je privilégie systématiquement des shads. L'avantage de ce type de leurre, surtout quand il est correctement plombé, est qu'il descend vite et reste actif dans la colonne d'eau sans nécessiter d'animation trop vive. Je me contente souvent d'une simple animation verticale, ce qui suffit à séduire les poissons dans ces conditions.

Le Black Minnow 160 ou 140 mm avec des têtes entre 60 et 120 grammes ou encore Nitro Shad en taille 180 sur des têtes en 100 a 130 grammes sont mes principaux combos.

Compte tenu de la vitesse de dérive, même dans des faibles profondeurs, il est nécessaire de plomber fortement vos leurres. Ici, un Black Minnow 160 sur une tête plombée de 60 grammes dans 10 mètres d'eau.
Compte tenu de la vitesse de dérive, même dans des faibles profondeurs, il est nécessaire de plomber fortement vos leurres. Ici, un Black Minnow 160 sur une tête plombée de 60 grammes dans 10 mètres d'eau.

L'importance du sondeur

L'utilisation du sondeur est absolument primordiale. Il vous permet de connaître avec précision le profil du fond et donc de pêcher au plus près de celui-ci. Vous comprendrez alors l'importance de bien conserver la verticale : ainsi, votre leurre reste parfaitement à l'aplomb du bateau, ce qui correspond exactement à ce que vous voyez sur l'écran du sondeur.

Sur un tel spot, sans l'aide du sondeur, le risque de croche est très élevé. Regarder le sondeur pendant que je pêche me permet d'anticiper le relief du fond et d'adapter ma profondeur de pêche.
Sur un tel spot, sans l'aide du sondeur, le risque de croche est très élevé. Regarder le sondeur pendant que je pêche me permet d'anticiper le relief du fond et d'adapter ma profondeur de pêche.

Dans cette optique, je garde un œil constant sur l'écran afin d'anticiper les remontées et les cassures du relief pour relâcher du mou au bon moment.

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