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Le matériel
Les cannes
Pour pêcher correctement, j'utilise deux types de cannes. La première est une canne très courte et légère, généralement de 7'6 pour une soie de 3, qui me permet de pêcher dans les torrents d'altitude se dirigeant vers l'Amazonie. Dans ces rivières, les truites sont généralement petites et nombreuses. De plus, ce sont des cours d'eau de petit gabarit, avec parfois de forts dénivelés. Dans ces conditions, inutile de se compliquer la tâche et je privilégie le plaisir de la pêche. Une canne courte et légère permet de s'amuser avec des poissons peu craintifs.
La deuxième canne est plus longue, entre 9 et 10 pieds pour une soie de 4/5. Je l'utilise principalement dans les rivières qui se jettent dans le salar d'Uyuni. Ces cours d'eau sont un peu plus techniques, et il est nécessaire de soigner davantage son approche. Une canne plus longue permet de mieux contrôler les dérives et donc de proposer une présentation plus propre de la mouche. De plus, ces rivières abritent souvent des poissons autochtones (comme les mauri ou les karachi), qui font partie intégrante du régime alimentaire des truites. Dans certaines conditions, les poissons mordent quasi exclusivement sur des streamers animés près du fond.
Les soies
En règle générale, j'utilise une soie flottante adaptée à la puissance de la canne. J'apprécie les profils DT, qui permettent un posé discret. Sur certaines rivières de plus gros gabarit, où la pêche au streamer est courante, je préfère utiliser des profils WF, qui limitent les faux lancers et permettent d'atteindre plus facilement les zones de pêche.
La pression de pêche étant faible, il n'est pas nécessaire de descendre à des diamètres trop fins. Je préfère utiliser des diamètres minimums de 14 ou 16/100ème (voire plus), ce qui permet d'écourter un peu les combats.
Les mouches
Je reste simple dans mes montages et préfère utiliser des mouches classiques. Plus que le modèle lui-même, je prête une attention particulière à la couleur et à la profondeur de nage de la mouche. Sur l'Altiplano bolivien, aucune mouche ne semble plus efficace que d'autres. Cependant, les couleurs sombres (marron, noir) sont généralement plus efficaces, tandis que les couleurs claires (jaune, beige, etc.) donnent de moins bons résultats et peuvent effrayer les poissons. Dans certaines conditions, comme le matin ou par temps froid, les truites restent presque immobiles. Il est donc crucial de passer très près d'elles, en utilisant des mouches de densités variées pour atteindre la couche d'eau souhaitée.
Technique
En Bolivie, il est possible de pratiquer toutes les techniques de pêche à la mouche. Cependant, certains cours d'eau se prêtent mieux à certaines approches. Par exemple, la pêche au streamer est particulièrement efficace dans les rivières qui abritent des populations de poissons autochtones. Sur ces mêmes rivières, la pêche avec d'autres types de mouches n'est efficace qu'à certains moments de la journée. À l'inverse, dans les rivières où il n'y a pas d'autres populations piscicoles, les streamers sont complètement inefficaces, tandis que les imitations d'insectes peuvent être redoutables. Avant de commencer à pêcher, il est important d'observer la rivière et de tenter de repérer les sources de nourriture disponibles pour les truites. Cette étape permet d'éviter de passer à côté de la pêche.
Les rivières boliviennes ne vous offriront peut-être pas de poissons record. Il sera, en effet, difficile de capturer un poisson de plus de 50 cm dans ces biotopes. Mais les moments de frénésie sont nombreux, et enchaîner plusieurs dizaines de prises par sortie est tout à fait normal. Avec un peu de préparation, dépasser les 100 prises dans la journée devient totalement envisageable.
