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Fermeture entre amis !
Cela fait à peine 15 minutes que je suis arrivé que mon ami Lionel m'appelle en me disant : « On a eu la même idée ! Je suis garé derrière toi ! ».
Quelle coïncidence, car je ne suis pas venu une seule fois sur ce parcours cette année et nous voilà comme l'an dernier, au même endroit à la même période, pour tenter de faire sortir les belles truites de ce joli secteur d'une rivière du Sud-Finistère.
J'ai juste eu le temps d'attaquer une jolie truite en nymphe à vue, car un petit rayon de soleil et les eaux basses me permettaient de repérer les poissons. Après quelques lancers perturbés par le vent, j'arrive à faire une belle dérive, anime ma petite nymphe ORL (oreille de lièvre) en taille 18 et je vois la truite claquer des dents tout en partant comme une furie ! Je ferre au même moment, et c'est la casse en 10° ! Je suis un peu dépité, car c'était une belle truite de près de 35 cm et les attaquer à vue en Bretagne n'est pas courant !
On se retrouve donc avec Lionel pour notre première partie de pêche de l'année ensemble (et la dernière aussi). On descend sur le parcours où les trous profonds abritent de très belles truites et où c'est un peu plus boisé, ce qui permet aux truites de se sentir protégées. Mon ami a pris l'an dernier un poisson de 43 cm à cet endroit, mais des sujets de près de 50 cm hantent ces eaux...
Je me suis fait casser deux fois en 15° sur ce parcours à la même période l'an dernier, avec une imitation de sauterelle. J'ai une revanche à prendre !
Des conditions compliquées pour cette fin de saison
Les eaux sont ultra basses, raison pour laquelle je n'ai pas pêché la truite depuis longtemps, pour laisser les truites tranquilles. Mais là, il me fallait tout de même finir la saison et tirer ma révérence avant la fermeture de la première catégorie, ce dimanche.
Les conditions ne sont donc pas simples du tout, mais on ne sait jamais.
Lionel se met en nymphe au fil posé avec des nymphes légères et un tout petit indicateur (en pâte Loon) pour tenter de débusquer une jolie truite. Technique qui lui a plutôt bien réussi cette saison. Il a pris de belles farios et quelques jolies truites de mer de la sorte.
De mon côté, je monte une belle imitation de sauterelle ou plutôt criquet, devrais-je dire, pour tenter comme l'an dernier d'inciter de belles truites à monter en surface. Le Graal !
Nous alternons les coups de pêche, l'un après l'autre. Tantôt Lionel en nymphe, et moi en sèche.
Je rate une première truite sur une bordure et sous les frondaisons. J'ai pourtant bien ferré dans le bon timing ! Elle a peut-être refusé ou mis un coup de queue au dernier moment, me dis-je.
Je change de sauterelle et met celle que je préfère en poils de cervidé. La Dave's Hopper de ma fabrication. Je prends rapidement une petite truite plutôt vorace vu la taille de mon hameçon !
Puis sur une autre bordure, dans un poste profond, le long de branches couchées, un gros remous se forme sur ma mouche et elle disparait. Le ferrage est parfait et tout de suite la truite se contorsionne. C'est un beau poisson, mais qui subit la pression que je lui mets avec ma Sage R8 Classic. Elle ne tarde pas à venir dans l'épuisette et avec Lionel nous découvrons ce superbe spécimen breton, qui accuse 40 cm tout rond ! Ma plus belle truite bretonne de la saison !
De superbes prises à la sauterelle !
Je suis aux anges et me venge un peu de la saison dernière où ces beaux poissons m'avaient faussé compagnie ! Je suis ravi. Je n'en demandais pas plus ! C'est avec le cœur léger que je continue à pêcher en laissant Lionel attaquer la majorité de postes suivants.
De son côté, toujours rien à la nymphe. Les truites sont regroupées et dans peu d'eau, c'est vite la débandade ! Il est difficile d'attaquer les postes dans ces conditions, même si nous essayons d'allonger au maximum les lancers. Mais le parcours est technique, car étroit et très peu entretenu. Il faut se faufiler entre la végétation.
Lionel passe en sèche avec la carotte, une mouche locale qui fonctionne un peu toute l'année et imite un coléoptère. Mais toujours rien.
Je tente un autre coup, et de nouveau les truites partent dans tous les sens. Je tente de lancer plus loin pour être plus discret, mais j'y crois peu quand soudain un léger remous se forme sous la mouche puis disparait et c'est sur un gobage rageur que cette troisième truite vient prendre ma mouche !
Encore une belle truite qui dépasse les 30 cm et me fait plusieurs chandelles. Elle est abimée et semble avoir été attaquée par un héron, vu la marque sur son dos. Les eaux basses sont favorables à la prédation par les oiseaux piscivores qui ne manquent pas ici. Hérons, martins pêcheur, aigrettes, cormorans doivent s'en donner à cœur joie avec les niveaux que nous avons eu tout l'été. Heureusement les eaux sont restées fraîches et sont en ce jour très agréables pour les poissons. Il nous faudrait quand même de l'eau pour nettoyer un peu le fond qui se colmate et apporter un meilleur confort pour tous les poissons de nos rivières bretonnes.
Nous ne trainerons pas, car nous avons des impératifs. Une belle session entre amis, mais Lionel voudra se venger la prochaine fois, car il a été boudé cette fois par les truites ! Moi je suis comblé avec ce petit coup de pêche en coup de vent pour finir la saison avec ces beaux poissons à la clef !
