Pêche de la carpe en hiver : les grandes règles à connaître pour réussir

Dompter l'hiver © Grégory MARTIN

Avec une bonne connaissance du milieu et une bonne approche, il est tout à fait possible d'avoir de bons résultats. Quelles sont les grandes règles à retenir pour nouer avec le succès ?

Malgré les conditions hivernales et l'appel du coin du feu, l'envie est plus forte ! Ça y est, vous vous êtes décidés pour tenter de prendre des carpes en hiver. Pour ne pas gâcher cet excès de motivation, voici les grandes lignes pour aborder la pêche de la carpe en hiver.

La localisation encore et toujours

La localisation est le maître-mot pour résumer la pêche hivernale.

Bien observer pour espérer que certaines carpes se laissent trahir : le gros de la troupe n'est peut-être pas loin…
Bien observer pour espérer que certaines carpes se laissent trahir : le gros de la troupe n'est peut-être pas loin…

Les carpes ont tendance à se regrouper sur de petites zones. Et croyez-moi, parfois il y a du monde au mètre carré. A l'inverse, il y a des zones qui sont totalement dépeuplées pendant de longues périodes. Et il ne faut pas espérer un passage hasardeux d'un poisson perdu. Les zones de tenue en hiver sont bien souvent les mêmes d'une année à l'autre alors ayez bonne mémoire et ça paiera.

Au degré près

J'affectionne particulièrement les berges exposées Sud/Sud-Ouest, c'est à dire les berges situées au Nord/Nord-Est, car elles sont souvent productives surtout dans des lieux à faible profondeur. Ces berges sont les plus exposées au soleil et fréquemment à l'abri des vents froids du Nord et de l'Est. En fait, tous paramètres susceptibles de faire monter la température de l'eau (ou de ne pas la faire descendre) est à prendre en considération. Souvent, le soleil fait bouger les carpes de leur zone de tenue vers une zone plus agréable pour quelques heures.

Il n'y a pas que pour nos cyprins que le soleil est agréable, même réduit d'intensité.
Il n'y a pas que pour nos cyprins que le soleil est agréable, même réduit d'intensité.

Mais attention, ces zones ne sont pas forcément des zones d'alimentation. Outre l'exposition qui est parfois déterminante, d'autres paramètres sont à prendre en considération comme à la belle saison : topographie des fonds, températures des différentes couches d'eau ... En effet, quelques degrés supplémentaires peuvent inciter les poissons à changer de zone surtout que ce sont des animaux poïkilothermes (température du sang qui évolue avec celle du milieu) et non à sang-froid (terme usuel mais impropre, vous l'aurez compris).

La physiologie peut nous aider

En hiver, les carpes ont un temps de digestion beaucoup plus long que lorsque les eaux ont une température clémente. La durée du transit peut atteindre 24 heures. Autant dire que même le poisson localisé, il faut être là au bon moment. Même si le temps d'activité alimentaire est très court, je constate sur les lieux que je pratique régulièrement que les horaires sont plutôt prévisibles. En revanche, les plages horaires peuvent être très distinctes d'un lieu à un autre.

Une mobilité réduite

Le transit fort long n'est pas le seul paramètre inhibé par le froid. La mobilité des poissons est également réduite ce qui les pousse à rester proches de leur zone de tenue. C'est une question de bon équilibre entre nourritures potentielles et énergie dépensée pour la trouver. Question de logique et surtout de survie. Toutes ces modifications physiologiques, dues au froid, nous force à aborder notre pêche différemment. Nous devons notamment réadapter la quantité d'appâts distribuée et être vigilant à la digestibilité de ceux que nous utilisons. Cette réadaptation est primordiale pour espérer épuiser quelques poissons durant l'hiver.

Cet acte courant devient magique en hiver.
Cet acte courant devient magique en hiver.

Adapter son amorçage et ses appâts

Le métabolisme de notre compagnon de jeu est réduit. C'est une fatalité, mais faisons en conséquence. Distribuez de petites quantités bien digestes et attractives. Quelques dizaines de grammes autour de l'appât suffisent très largement. Si besoin, vous aurez le temps d'en rajouter. Concernant le choix des appâts, tout est possible surtout que les indésirables demeurent inactifs ou presque. C'est le moment de sortir le maïs doux, les asticots, les petites bouillettes, les graines pour oiseaux, les pâtes crues …

Sans indésirable, pâte, petits appâts …ont pleinement leur place.
Sans indésirable, pâte, petits appâts …ont pleinement leur place.

Enfin tous ces appâts qui ne dureraient que quelques minutes à la belle saison sur certains lieux. Les pêcheurs de carpes à la grande canne ont plus d'un tour dans leur sac pour s'adapter à ce genre de situation.

La stimulation avant tout

Pensez également à utiliser tout ce qui se démarque du fond tant au niveau de la visibilité que de la présentation. Mais un appât dense sera toujours prenant surtout là où le substrat est dur. Ce qui est certain, c'est que le côté olfacto-gustatif doit être optimal. Pour cela plein de solutions : le trempage, le nappage, le saupoudrage…

La stimulation avant tout.
La stimulation avant tout.

Les PVA, stick, method feeder, prennent tous leurs intérêts en cette saison. Le choix des possibles devient alors immense. Il faut néanmoins être vigilant à utiliser des produits diffusant pleinement en hiver (contrainte de l'eau froide).

: Les filets solubles sont incontournables en hiver.
Les filets solubles sont incontournables en hiver.

Je m'arrête à cette simple remarque, car un article entier serait nécessaire pour développer un tel sujet.

Diverses approches même en hiver

Même en hiver, différentes approches sont possibles pour aborder sa pêche : amorçage à long terme, pré-amorçage de quelques jours, amorçage en action de pêche… La constante de toute approche doit rester la faible quantité distribuée et la bonne digestibilité de vos appâts/amorces sous peine de voir ruinés à néant tous vos efforts.

Réussite en hiver = bonne approche + bons appâts.
Réussite en hiver = bonne approche + bons appâts.

Surtout que les carpes à cette saison ont en général tendance à s'alimenter en zone restreinte. Dans le cas où les carpes seraient plus mobiles, je dispose la même quantité d'appâts sur une zone plus large dans le but de les faire chercher davantage. Une technique particulière ? Pour la technique, je ferai vite. Faites confiance à vos montages favoris : les plus soignés, les plus piquants. Seul conseil : réduisez la taille de vos matériaux surtout si vous utilisez des micro-appâts. Ces derniers temps, j'affectionne tout particulièrement les chod rig ou les spinner rig que je trouve parfaits pour décider quelques poissons peu enclins à s'alimenter.

Leurrer avant tout.
Leurrer avant tout.

Ils agissent en quelque sorte comme des leurres. Je dirais que ces montages résument bien mon état d'esprit pour aborder la pêche hivernale. Je raisonne un peu comme si le poisson n'était plus le même.

En résumé : les trouver et les leurrer demeurent mes deux actions prioritaires, à l'image d'une pêche de carnassier. Le reste me paraît vraiment secondaire dans l'approche hivernale.

Un hiver actif

Pour détourner la citation d'un chanteur connu, je dirais que bien souvent carpes et carpistes « affrontent chaque année le même problème : passer l'hiver ». Alors essayons d'entrer en symbiose pour tirer notre épingle du jeu et n'oublions pas que les plus gros sujets s'alimentent régulièrement.

Les conditions hivernales se font ainsi vite oublier.
Les conditions hivernales se font ainsi vite oublier.

En attendant les beaux jours, adaptez-vous aux contraintes hivernales pour déjouer le métabolisme ralenti de notre reine des eaux. Et surtout organisez-vous pour prendre le maximum de plaisir en toute sécurité, car « la gaieté et la santé changent l'hiver en été ».

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