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Bonjour Jean-Christophe, peux-tu te présenter aux lecteurs de Peche.com ?
Jean-Christophe Barbier -J'ai fait des études de biologie dans l'environnement, j'ai été directeur du Magasin Alti Monti à Ajaccio pendant 18 ans. Je suis maintenant guide de pêche depuis 6 ans. Je suis insulaire, montagnard et pêcheur.
Je pêche depuis 40 ans et je suis impliqué depuis 2002 dans l'AAPPMA de la Gravona en tant que président puis en tant que guide et chargé de projet.
Pourquoi es-tu devenu guide de pêche ?
Jean-Christophe Barbier -La vie est étonnante, mon envie de nature a toujours été présente dans mes loisirs, mais surtout dans mes différents métiers. Après avoir dirigé une boutique de sport de pleine nature enfermé pendant que vos amis et clients sont dehors et vous entre 4 murs. Mes envies d'espaces m'ont amené vers d'autres envies professionnelles : qu'est-ce-que je sais faire le mieux ?
Je connais très bien mon île, elle a une âme, elle est sauvage, complexe, humaine, révoltée. Ces sentiments, j'aimerais les faire ressentir. La pêche est une passion, mais aussi un prétexte pour travailler où je dois effectivement être. Ce qui a été difficile à admettre est en fait une évidence.
Je devais travailler en montagne ou à la pêche avec le souvenir de mon père avec qui j'ai passé tant de dimanche. Guide de pêche, c'est tout ça à la fois.
Quels types de produits de guidage proposes-tu ?
Jean-Christophe Barbier -L'essentiel de mes prestations sont en rivières, à la mouche, aux appâts naturels, aux leurres.
Je guide aussi en mer, du bord aux leurres en shore jigging, mais aussi en isofishing.
Des guidages en initiation, perfectionnement, à la journée ou en séjour dans mon gîte en Corse près d'Ajaccio. Je vais partout en Corse en fonction des conditions. J'ai un petit faible pour la recherche de la Macrostigma et la joie que cela procure aux pêcheurs qui la font monter sur leur sèche.
Qu'est-ce qu'être guide de pêche pour toi ?
Ma vision du guide, en Corse, n'est pas basée que sur la pêche. La transmission se fait par le support principal qui est notre île. En fait, je donne un petit aperçu de ce que nous offre la Corse, ensuite, j'ouvre un peu les portes vers un paradis accessible, après elle fait le boulot. En retour, il faut juste la respecter et c'est un guidage réussi.
Tu pêches ou pas lorsque tu es en guidage ?
Jean-Christophe Barbier -Quand je guide, je pêche très peu sauf si on me le demande. Je m'y colle pour mettre en application les conseils ou démontrer que telle technique fonctionne bien. Je ne pêche pas, pour m'occuper de mon pêcheur, de sa sécurité, pour optimiser le potentiel du site.
Que fais-tu lorsque tu ne guides pas ?
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J'ai une autre activité professionnelle, je travaille à mi-temps à Décathlon au rayon pêche.
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Je m'occupe d'une association de pêche
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J'essaie de pêcher pour moi et avec mes amis, mes enfants.
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Je fais du repérage pour être toujours à l'affût de nouveaux sites.
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J'essaie d'être le plus présent pour ma famille, car c'est un travail chronophage.
Quel regard portes-tu sur le guidage en France ?
Jean-Christophe Barbier -La place du guidage en France est en progression, mais on part de très loin. Notre rôle n'est pas assez utilisé pour la jeunesse, afin de développer en eux l'éveil et la conscience à la protection de la ressource. On est encore peu considéré et peu connu par le public. C'est un métier et un métier difficile, nous sommes éducateurs sportifs diplômés avec beaucoup de responsabilités. On fait beaucoup d'heures, de déplacement, de communications, de recherche.
Il y a 7 ans, j'ai demandé à faire une formation à pôle emploi pour être guide de pêche. C'était très drôle, mais aussi pathétique. On m'a répondu, « Monsieur, une formation, pas un hobby ! »
Quel(s) conseil(s) aurais-tu à donner aux personnes qui souhaiteraient se lancer dans cette aventure ?
Jean-Christophe Barbier -Si ce métier vous intéresse, faites le avec passion, sinon ça ne peut pas fonctionner. Il faut bien connaître son territoire. Il faut du temps pour développer sa clientèle et être connu. Attention, ne pas compter sur des revenus importants, surtout au début. Avoir une préparation physique suffisante.
En tant que pêcheur quel est ton rêve ?
Jean-Christophe Barbier -Mon rêve de pêche, c'est une Corse sauvage avec une gestion de son environnement sans excès. La qualité et le nombre des poissons ne se font pas en mettant alevins et poissons excédentaires, mais en protégeant le patrimoine tout en y intégrant les pêcheurs ou les autres acteurs.
Le no kill est une possibilité sur un terrain comme la Corse. Un jour, écologiste, pêcheurs, chasseurs se comprendront. Nous sommes des faux-amis, mais notre ennemi, c'est la démesure du pouvoir humain sur son territoire.
En tout cas, je compte en profiter le plus longtemps possible.
