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Bonjour Arnaud, dans un premier temps peux-tu te présenter aux lecteurs de Peche.com ?
Arnaud Briere -Bonjour à tous. Je me nomme Arnaud Briere. Je suis guide de pêche professionnel depuis 22 ans, spécialisé dans la pêche des carnassiers aux leurres artificiels. Je travaille avec la société Rapala VMC (Rapala, VMC, Storm, 13 Fishing, Okuma, Ragot, Sufix) depuis 20 ans en tant que partenaire pour la mise en avant de nos produits. Je participe aussi au développement de certains produits dans la gamme VMC, Rapala ou Storm. J'ai notamment participé au développement du célèbre Super Shadow Rap, un jerkbait redoutable.
Je passe une partie de mon année en Irlande où j'administre un camp de pêche au brochet, le Club Esox. J'ai également développé un camp de pêche en mer à Cork : FICH CLUB (Fishing In Cork Harbour) et une autre structure pour la pêche du brochet, Pike Story.
J'interviens aussi en tant que formateur au CFPPA de Caulnes dans la formation des Moniteurs guide de pêche.
Pourquoi es-tu devenu guide de pêche ?
Arnaud Briere -Historien de formation, j'ai finalement travaillé dans la restauration au début de ma vie active. Une envie de reconversion professionnelle m'a fait réfléchir à un nouveau secteur d'activité. Passionné de pêche depuis toujours, j'ai fait le pari de me tourner vers un métier passion. Le guidage de pêche s'est naturellement imposé à moi en alliant technique, transmission et service au sein d'un secteur en plein devenir.
Quels types de produits de guidage proposes-tu ?
Arnaud Briere -Je ne propose que des guidages dans la pêche des carnassiers aux leurres. Au sein des structures irlandaises, nous proposons des séjours axés sur la pêche sportive du brochet, et sur la pêche aux leurres en mer (bars et lieus).
En France, je propose des journées de guidage individuel sur la Seine en hiver pour le sandre principalement. J'organise également des séjours clefs en main multi carnassiers aux Pays Bas.
Qu'est-ce qu'être guide de pêche pour toi ?
Arnaud Briere -Être guide de pêche, c'est assouvir sa passion par personne interposée ! Mais ce sont également beaucoup de rencontres et énormément de partage autour d'une passion commune. C'est un métier qui offre de grands moments de convivialités, et des instants émotionnels d'une rare intensité. Quand le poisson d'une vie rentre dans l'épuisette, quand le pêcheur te serre dans ses bras parce qu'il vient de réaliser son rêve, quand un monsieur se met à pleurer devant un brochet métré enfin capturé…
C'est aussi mon métier à plein temps. J'en vis et fais vivre ma famille avec. Ce n'est pas un loisir.
Tu pêches ou pas lorsque tu es en guidage ?
Arnaud Briere -Je pense que tu ne peux pas « aller à la pêche » en étant guide. Tu ne peux pas faire ce métier correctement si tu pêches pour toi. Il faut considérer les poissons des clients comme tes poissons.
Donc, en règle générale, je ne pêche pas. Je le fais si la pêche du jour est faite et que c'est la fête, si on a besoin de trouver « un truc », pour remotiver les clients, ou parce que les pêcheurs sont des amis…
Que fais-tu lorsque tu ne guides pas ?
Arnaud Briere -Je guide 180 jours par an. Le reste du temps, je prépare mes guidages ! Plus sérieusement, je passe beaucoup de temps au bureau à organiser la saison (Ma société Liberty Pêche est une agence de voyage avec les démarches administratives que cela implique), je rédige mes articles et je gère la logistique de mon camp de pêche. Je suis plutôt bien occupé.
Quel regard portes-tu sur le guidage en France ?
Arnaud Briere -Le marché des guides de pêche s'est bien développé ces deux dernières décennies. Toute une classe de pêcheurs consomme du guidage de pêche pour gagner du temps et optimiser leur pêche. En face, de nombreux guides travaillent sérieusement et proposent des prestations de qualité. Mais la France offre un territoire dégradé qui pousse de nombreux pêcheurs vers l'étranger. C'est dommage.
Quel(s) conseil(s) aurais-tu à donner aux personnes qui souhaiteraient se lancer dans cette aventure ?
Arnaud Briere -Les places sont chères et arriver à vivre de ce métier ne s'improvise pas. Il faut se doter d'un bon bagage technique et d'une connaissance parfaite d'un territoire. Pour un guide qui se lance aujourd'hui, la concurrence est dure et il faut sans doute se laisser le temps de construire sa clientèle en gardant une activité annexe au début. Il ne faut pas hésiter à mettre plusieurs cordes à son arc pour palier la saisonnalité de cette activité.
Enfin, je dirais que le nerf de la guerre, c'est de faire prendre du poisson. L'enseignement technique n'est qu'une étape éventuelle vers cette finalité.
En tant que pêcheur quel est ton rêve ?
Arnaud Briere -Prendre un vrai gros brochet de 130+, si possible au jerk (ma technique de prédilection) et si possible au Twitchin' Rap, mon leurre fétiche !
