Les leurres et les animations adaptés à la pêche des céphalopodes

© Morgan Calu

Les leurres destinés à la pêche des céphalopodes sont relativement différents des leurres habituellement utilisés pour cibler les poissons. Ils sont adaptés à la morphologie « molle » des mollusques et à leurs sens, particulièrement à leur vision sensible aux forts contrastes.

Le matériel et la pêche des céphalopodes

La grande majorité du matériel destiné à la traque des céphalopodes nous vient du japon. Canne, leurres, tresse, moulinets et accessoires, tout est prévu pour traquer ces animaux marins. Il y a en a pour le débutants et pêcheurs occasionnels comme pour les experts les plus confirmés.

La pêche des céphalopodes est appelée Eging en anglais. Ce terme provient des leurres anciens en bois, les « egi », qui servaient à pêcher les calamars au Japon. Ils ont depuis donné leur nom au leurres (les egi) et à la technique de pêche

Les japonais raffolent de la pêche des céphalopodes. Cette pêche fait vraiment partie de la culture au pays du soleil levant. Ils ont développé tout l'ensemble du matériel destiné aux céphalopodes.

Les leurres 

Les leurres sont appelés les squid jig, egi, calamarettes ou turluttes.

A la place des hameçons, on trouve un « panier », un ensemble de piques tournés vers l'avant, sans ardillon, qui piquent les tentacules en plusieurs points, empêchant que la chair ne se déchire. En effet, la force est répartie en plusieurs points ce qui permet une meilleure répartition de la charge. Avec des hameçons traditionnels, la charge se concentre en un seul point ce qui entraîne une déchirure de la peau du céphalopode dans 95% des cas. Le poulpe (ou pieuvre), à la peau plus dure et la chair plus ferme, peut cependant être pêché avec une simple tête plombée et un leurre souple.

La surface des turluttes est souvent recouverte de tissus, pour que les seiches et calamars agrippent et amènent facilement le leurre dans leurs tentacules.

Des nageoires pectorales, souvent en plume, offre une nage planante, stable et lente à la descente, et permettent des animations et mouvements vifs lors des animations en offrant peu de résistance.

Le lest est souvent situé à l'avant, sous la tête ce qui permet notamment de poser le leurre sur le fond sans que le panier ne se pose.

Les différentes formes

Suivant les céphalopodes ciblés et le type de pêche que l'on va pratiquer, on choisira parmi les différentes formes de turluttes existantes :

  • Les turluttes à lancer correspondent à la forme classique pour pêcher du bord. Elles possèdent très souvent une silhouette de grosse crevette, un lest sous le menton et deux plumes en guise de nageoires pectorales. Ce sont des turluttes qui coulent lentement voire très lentement. Elle n'anime en linéaire très lent ou avec des animations ou jerk très secs, en bichi-bachi (on y reviendra).
  • Les turluttes à tataki sont, pour leur part, flottantes et utilisées pour pêcher en bateau. Elles sont de petite taille et on en utilise plusieurs sur la ligne. Elles remplacent un peu les mitraillettes à maquereau mais cette fois-ci pour pêcher les céphalopodes. La ligne est terminée par un plomb poire ou un leurre lourd (jig, madai-jig…). On peut aussi les utiliser seule ou par deux en montage drop shot lorsqu'on pêche du bord.
  • Il existe aussi des turluttes poissons nageurs. Elles possèdent la même forme qu'un poisson nageur classique, mais en queue on trouve un panier pour piquer les céphalopodes et non les poissons. On les utilise surtout pour pêcher à la traine.
  • Les turluttes pour pêcher à la verticale ressemblent aux turluttes à lancer. Elles sont en revanche très lestées en tête pour permettre de pêcher creux et profond à la verticale.
  • Enfin, on évoque les turluttes destinées aux poulpes. Ce sont des turluttes imitant vaguement un crabe ou un crustacé sur le fond. Elles possèdent un panier peu garni en piques mais ces derniers sont en revanche très forts de fer et uniquement tournés vers le haut. Ce sont des turluttes coulantes.
Poulpe pris sur une turlutte à lancer.
Poulpe pris sur une turlutte à lancer.

Les tailles

Les turluttes se déclient en plusieurs tailles. Il s'agit d'un indice (un chiffre) qui correspond à une unité japonaise (1 egi = environ 3cm) très souvent compris entre 1 et 5. La taille 2 correspond à une petite turlutte (6cm) et la taille 5 à une grande turlutte (environ 15cm). Les turluttes a tataki sont les plus petites. Les tailles les plus courantes et régulièrement utilisées sont les tailles 2,5 à 3,5 (7 à 10cm).

Les couleurs

Les cépaholopodes distinguent très bien les contrastes mais peu les couleurs. Les couleurs orange fluo, rose ou vert fluo sont des couleurs de base, surtout la nuit. Le jour, les couleurs naturelles sont excellentes et souvent oubliées.

Les coloris glow (phosphorescents) sont très visibles en eau trouble ou la nuit, ce qui les rend particulièrement attractifs.

On trouve des imitations de toutes sortes de proies, mais ce sont les imitations de crevettes qui reviennent le plus souvent.

Calamar capturé de nuit sur une turlutte à lancer rose fluo.
Calamar capturé de nuit sur une turlutte à lancer rose fluo.

Animations

Pour la pêche au lancer du bord, les japonais utilisent la technique du bichi-bachi. Il s'agit de lancer votre turlutte, de la laisser couler à la profondeur voulue et d'imprimer des coups de canne vraiment violents pour que votre turlutte virevolte de gauche à droite et de bas en haut. Les mouvements attirent de loin les céphalopodes. On entrecoupe ces animations brutales avec des pauses, bannière semi tendue où l'on va accompagner la turlutte dans sa descente de manière à sentir les touches.

Si le bichi bachi à la japonaise est trop violent, vous pouvez simplement imprimer des jerks, comme vous le feriez avec un poisson nageur de type minnow ou jerkbait et de contrôler votre leurre lors des phases de pauses et de descente de la squid jig. Les phases de pause sont importantes car les céphalopodes attaquent très souvent lors de ces phases où le leurre évolue lentement.

Essayer de prospecter à différentes profondeurs car les céphalopodes peuvent être haut dans la couche d'eau comme collés au fond.

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