Les différentes espèces pêchées en Eging : pieuvre, seiche et calamar

Seiche. © Morgan Calu

Plusieurs espèces de céphalopodes sont pêchables sur nos côtes. On trouve trois grandes catégories de céphalopodes que sont les pieuvres, les seiches et les calamars. Intéressons-nous à ces animaux fascinants, qui font couler beaucoup d'encre…

La pieuvre ou poulpe

La pieuvre ou poulpe est certainement l'un des animaux les plus fascinants à pêcher. On la cherche surtout pour le coup de ligne et la photo souvenir. Apprenons-en plus sur ce céphalopode.

Sur les côtes de l'hexagone, on rencontre la plupart du temps deux pieuvres : le poulpe commun (octopus vulgaris), le plus courant, et le poulpe tacheté (callistoctopus macropus) (aussi appelé pieuvre à long bras), plus rare, que l'on aperçoit surtout l'hiver. Ce dernier se reconnait à sa couleur rouge, ses tentacules plus fins et longs et ses tâches blanches phosphorescentes (!) bien marquées.Les deux espèces peuvent peser de 100 grammes à près de 4 kilogrammes !

Des facultés mimétiques uniques

Les pieuvres ont une grosse tête garnie de huit tentacules munis de ventouses. Deux syphons permettent la respiration et le déplacement par propulsion d'eau. Leur faculté de mimétisme est quasiment sans égal dans le monde animal. Les pieuvres changent rapidement de couleur suivant le support et passent rapidement du clair au foncé en passant par le rouge vif ! Leur peau peut aussi de tendre ou se contracter, donnant ainsi des petits reliefs, pour se fondre encore mieux dans les rochers couverts de petits aspérités et algues. Ces facultés mimétiques lui permettent d'évoluer dans de nombreux milieu benthique (proche du fond) : sable, vase, rochers, blocs…

Régime alimentaire

Son régime alimentaire varié lui permet aussi de vivre un peu partout : coquillage, poissons, crustacés, autre céphalopodes… Tout y passe. Elle possède un venin, notamment pour venir à bout de coquillage. Après avoir percé la coquille, elle injecte ce venin qui détend les nerfs de ces derniers qui peuvent être ensuite mangé par le poulpe. Une morsure n'est jamais anodine mais elles sont exceptionnellement graves. Je ne me suis jamais fait mordre par un poulpe malgré des manipulations régulièrement hasardeuses. Lors des manipulations, gare au bec donc, ne le laisser jamais trop hors de l'eau même s'il est plutôt robuste.

Poissons mangeurs de poulpe !

Les prédateurs de la pieuvre sont les sparidés qui raffolent des céphalopodes et qui ne l'épargnent pas avec leurs dents puissantes (denti, pagre, daurade grise…). Les mérous sont aussi très friands de nos amis à huit tentacules. Enfin, la murène est le cauchemar du poulpe car elle évolue dans les mêmes milieux que lui et surtout entre en concurrence pour les trous et autres cavités qui constituent ses habitats de prédilection.

Présent jusqu'en manche, ils sont très communs et pêchés surtout en Méditerranée. Ces créatures sont traditionnellement recherchées en Méditerranée pour leur chair, ferme et goûteuse. J'avoue pour ma part ne vraiment pas parvenir à tuer un tel animal qui me fascine vraiment sur de nombreux points.

Si vous pêchez le poulpe, comme moi, seulement pour une photo souvenir et pour taquiner l'animal, méfiez-vous quand même… Le poulpe est un animal très puissant et robuste.

Le calamar

Très prisé pour sa chair ou pour sa pêche, le calamar permet d'occuper les longues soirées d'hiver au bord de l'eau. Il est présent sur toutes nos côtes et sa pêche est amusante et accessible.

Le calamar, calmar ou encore encornet (squid en anglais), est un céphalopode très prisé. De très nombreuses espèces sont réparties dans toutes les mers et océans. Certains peuvent atteindre des tailles considérables, d'autres sont minuscules, certains sont lumineux, d'autres peuvent planer au-dessus de l'eau ! En France, du bord, c'est quasiment seulement le calamar blanc (loligo vulgaris) que l'on va croiser. Le calamar rouge (illex coindetti) est plus rare est surtout présent en bordures de fosse ou zones profondes, où il a l'habitude d'évoluer. Ce dernier se pêche surtout en bateau dans de très grande profondeurs (jusqu'à 1000 m !)

Céphalopodes grégaires

Les calamars blancs peuvent mesurer (taille du « tube ») de 10cm à près de 60cm pour les spécimens. Contrairement à la pieuvre ou à la seiche, ils nagent moins près du fond et parcours plus de distance. Ce sont de vrais nageurs. Ils sont grégaires et évoluent en bancs de quelques individus à plusieurs centaines !

Pêche nocturne du calamar blanc

Loligo vulgaris est très présent sur toutes nos côtes. Il est surtout présent à la fin de l'automne jusqu'au début du printemps, quand les eaux se rafraichissent. On le pêche surtout à la tombée de la nuit ou de nuit. Ils se rapprochent alors des côtes pour chasser les poissons ou crustacés. Ils possèdent, en plus de leurs 8 tentacules courts, 2 bras extensibles qu'ils projettent en un éclair sur leur proie. Ils se déplacent très rapidement, en avant et en arrière, à l'aide de nageoires, sortent d'ailettes, et d'un syphon qui expulse l'eau.

Les calamars possèdent une excellente vue et perçoivent très bien les contrastes. A priori, ils captent peu voir pas du tout les couleurs.

La pêche du calamar peut se révéler vraiment subtile certain soir et il faut vraiment trouver le leurre et la bonne animation pour avoir des touches.

La seiche

La seiche, à l'instar du calamar, est très présente sur les côtes françaises. Délicieuse dans l'assiette et délicate à pêcher, elle ravira tous les pêcheurs.

La seiche commune (sepia officinalis) possède, contrairement à la pieuvre et au calamar, un os dur. Cet os est une sorte de coquille interne qui a évolué et permet d'ajuster la flottabilité de l'animal. On en trouve régulièrement sur nos côtes et plages, poussés par les vagues.

En Méditerranée, la seiche reste plutôt petite et dépasse rarement le kilo. En Atlantique en revanche, elles peuvent avoisiner les 2 voire 3 kilos pour les spécimens.

Céphalopode aux moeurs solitaires

Elle possède comme la pieuvre et le calamar une croissance relativement rapide. Tout comme le calamar, sa population (à l'échelle mondiale) à tendance à être stable voire à augmenter légèrement tous les ans. Comme le calamar, encore une fois, elle possède huit petits tentacules et deux bras extensibles. Le terme « sepia », qui désigne la seiche en latin, permet aussi d'évoqué l'encre de la seiche.

Plutôt solitaire, la seiche évolue prêt du bord et proche du fond où elle se camoufle. Elle chasse à l'affût ou se déplace lentement en quête de nourriture. Elle se camoufle parfaitement dans son environnement si bien que si elle ne se déplace pas, il est très difficile de la distinguer.

La seiche, cette teigne !

La seiche possède énormément d'encre et elle n'hésite vraiment pas a en faire usage. Elle peut vous repeindre en un éclair. Par ailleurs, c'est une vraie teigne et elle est capable de se tourner pour tenter de vous mordre. Gare à la morsure qui peut être très douloureuse.

De l'avis des gourmets, c'est l'un des meilleurs céphalopodes dans l'assiette. On relâchera les petits spécimens pour tenter de les reprendre plus grands.

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