Tous les pêcheurs sont des menteurs, nouveau livre de John Gierach

Tous les pêcheurs sont des menteurs est un recueil de récits de John Gierach, grand nom de la littérature halieutique américaine, publié en français aux éditions Gallmeister. L'ouvrage s'inscrit dans la lignée des autres titres de Gierach déjà parus chez le même éditeur, mêlant humour, philosophie de vie et amour des rivières et de la pêche à la mouche.

Laurent Duclos Publié le 27-11-2025

Consacrer sa vie à la pêche

Le livre rassemble des textes où l'auteur raconte ses virées de pêche à travers l'Amérique, de l'Ouest aux grandes rivières à truites, mais aussi les personnages hauts en couleur qui peuplent ce milieu : amis pêcheurs, guides, originaux, vieux sages de berge. À travers ces anecdotes tantôt cocasses, tantôt mélancoliques, Gierach interroge ce que signifie consacrer sa vie à la pêche : la relation au temps, au travail, à la nature et à la quête (souvent vaine) du poisson « parfait ».

Le fameux titre vient d'un adage que Gierach reprend et détourne : tous les pêcheurs enjolivent leurs histoires, mais ces exagérations disent surtout la part de rêve, de mémoire et de subjectivité que contient toute la journée passée au bord de l'eau. Le ton alterne entre ironie douce, observation précise des gestes et des lieux, et réflexions plus profondes sur la solitude, l'amitié, la vieillesse ou la mort, toujours à partir de situations très concrètes vécues canne en main.

Pour tous les pêcheurs passionnés

Comme souvent chez Gallmeister, l'édition met en avant la dimension « écriture nature » : lire Gierach, c'est autant suivre des scènes de pêche qu'entrer dans un rapport sensible aux paysages, aux saisons et aux écosystèmes des rivières nord‑américaines. Le livre s'adresse autant aux passionnés de pêche à la mouche, qui y retrouveront détails techniques et atmosphères familiales, qu'aux lecteurs curieux d'une littérature du plein air, contemplative, drôle et très humaine.

Extrait

« Au bout du compte, vous pêchez tant que vous voulez et parfois même un peu plus. Vous commencez à dire aux gens : 'Il faut que j'aille à la pêche ; c'est mon métier. Dans votre bouche, ce n'est pas vraiment une blague, mais vous savez que c'est ainsi que les gens le comprendront. »

Ce passage illustre bien le ton mêlant humour, philosophie et passion qui traverse tout le livre, où Gierach réfléchit à ce que signifie vivre pleinement sa passion pour la pêche à la mouche, malgré ses paradoxes et ses aléas.