Retour de session / Au royaume des crabes, à la recherche des crabes dormeurs sur l'estran

Cueillette de crabes © Paul Duval

En cette fin d'été, 3 jours de coefficients supérieurs à 90 s'offrent à nous, on en a profité… La météo était au rendez-vous, ciel complètement dégagé, mer d'huile, des horaires de marées faciles, des températures agréables sans être caniculaires. C'était la bonne occasion de mettre le kayak en mode estran. Les marées d'été sont bien souvent l'occasion de faire de belles récoltes de crabes dormeurs. En effet, la plupart des autres espèces sont fermées à la cueillette et ne rouvriront que plus tard dans la saison.

Calamars et seiches pour patienter

Comme l'eau est plus chaude, j'évite de ramasser les coquillages fouisseurs pour la consommation, il ne reste donc que les crabes dormeurs et les étrilles, ici, ce sont les dormeurs qui nous intéressent. Il y a une chose amusante sur les spots que je fréquente. Je l'avais déjà observé deux fois, je l'ai de nouveau observé cette fois-ci. La reproduction des dormeurs a lieu en général l'hiver. Pourtant, sur certains secteurs de mes spots à crabes, ils se réunissent en grande quantité, mâles et femelles mélangées. Pas besoin se soulever des tonnes de cailloux ou jouer du crochet. Ils s'enfouissent dans le sable, souvent dans des veines de courant. Je pense que cela est dû au réchauffement des eaux. Ils recherchent des eaux plus oxygénées et la fraîcheur des veines de courant au fur et à mesure que la marée descend. J'ai pu observer de nouveau ce phénomène lors de ces marées de fin août.

Bien sûr, pour attendre que l'estran se découvre, j'ai emmené mes cannes avec moi. Et mes turluttes car une autre bonne nouvelle, les calamars sont de nouveau présents en masse. Toujours la méthode Tataki, j'en ai déjà parlé dans quelques articles. Ce coup-ci, c'était la couleur rose flashy qui a bien marché. Une Aurie Q search double glow en bas et une calmero ultra flottante en haut, au dessous un plomb de 60 grammes, le courant de marée étant assez fort, c'est le montage qui a été efficace. Il y a également beaucoup de seiches...

J'ai également fait quelques bars, surtout au poisson nageur. J'ai utilisé le 3 DB Jerkbait dans les fonds de 5/6 mètres et le Deep diver pour les zones plus profondes, 2 poissons nageurs de chez Yo Zuri. J'ai essayé aussi le leurre souple à gratter mais la présence importante de seiches n'a pas plaidé en faveur de cette technique, elles vont très vite détruire un corps de leurre…

Un beau rassemblement de crabes

Une fois l'estran suffisamment découvert, les cannes retournent dans les portes cannes et c'est une balade au milieu des cailloux. Je profite qu'il reste encore une cinquantaine de centimètres d'eau pour visiter l'estran avec le kayak. Je recherche des langues de sable entre les cailloux, de préférence avec une ouverture vers le large, cela permet la formation de ces courants qui intéressent les crabes. Je repère ainsi les concentrations de crustacés. Avec l'habitude, c'est un peu comme les champignons, le dessin du crabe dans le sable est enregistré dans le cerveau.

Une fois repéré le bon coin, le kayak est posé sur un caillou, on en profite pour prendre le casse-croûte et attendre encore que le niveau d'eau baisse encore. Une fois restauré, la cueillette peut commencer. Bien que les femelles ne soient pas grainées, nous ne les ramassons pas, on ne prélève que les gros mâles. Il est facile de les reconnaître, la différence la plus flagrante étant la taille de la languette sous l'abdomen. Cette languette est beaucoup plus large chez la femelle. On voit très bien la différence dans la vidéo jointe à la fin de l'article. On se balade ainsi dans les mares d'eau, vu le temps c'est très agréable. C'est aussi plus facile que de soulever des tonnes de cailloux, on se promène, on les repère, on se baisse, on les ramasse.

La maille chez nous c'est 15 cm de large, les crabes conservés faisaient tous entre 18 et 23 cm de large, bien lourds. Sur une des photos jointe, le dormeur pinces dépliées est plus large que ma trappe avant qui fait 53 cm. Dans la petite vidéo jointe, on voit bien ce rassemblement, nous avons pu observer jusque 6 gros crabes au m², mâles et femelles mélangées.

Il y a peut être une explication scientifique à ces rassemblements, personnellement, celle émise en début d'article me semble la meilleure hypothèse, la recherche d'une eau plus fraîche et oxygénée. L'estran ne finira jamais de nous surprendre.

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