J'ai récemment déménagé en Bolivie. Fanatique de pêche depuis mon plus jeune âge, je me suis très rapidement intéressé à la pêche dans ce pays. La diversité qu'il offre est incroyable : tous les pêcheurs peuvent y trouver leur bonheur. Étant un passionné de pêche à la mouche, plus précisément des gros prédateurs, j'ai vite découvert que les plaines d'Amazonie abritent un adversaire de taille : l'arapaïma gigas.
Le contexte
L'arapaïma est arrivé en Bolivie il y a seulement quelques décennies. En effet, sa première apparition dans les eaux boliviennes remonte aux années 80. À cette époque, il y avait au Pérou une ferme aquacole produisant des arapaïmas. Lors d'une crue exceptionnelle, les bassins ont débordé dans un affluent du río Madre de Dios, qui traverse la Bolivie.
Actuellement, il est malheureusement considéré comme un nuisible et est victime de surpêche, voire d'extermination dans certains endroits. Heureusement, certaines personnes prennent conscience des conséquences de cette surpêche et tentent de limiter son impact sur les rivières, notamment en créant des réserves.

Il vaut mieux être accompagné par des locaux qui vous aideront à anticiper ces dangers et à trouver les poissons.
L'approche
Trois approches sont possibles pour pêcher l'arapaïma.
1/ La première concerne les petits individus, de 3 à 5 kg. À cette taille, les arapaïmas évoluent dans très peu d'eau, sur les bordures. Il est donc possible de les observer, nageant dans ces zones. En général, ils restent dans les mêmes secteurs, et un poisson vu un jour sera probablement encore dans les environs le lendemain. Ce comportement nous permet de cibler des zones précises et de tenter des approches à vue. Ces poissons sont craintifs, il faut donc être très discret et relativement précis. L'animation doit être très lente.

2/ La deuxième approche consiste à repérer un virage ou une fosse, une zone assez grande où l'on a observé des arapaïmas remontés en surface. Une fois la zone identifiée, la technique consiste à faire de longues dérives en barque et à lancer un peu à l'aveugle, en espérant tomber sur un poisson. Cette méthode est celle qui donne le moins de résultats et elle est la plus coûteuse en mouches, car les piranhas s'en donnent à cœur joie.
3/ La troisième approche est de loin la plus efficace. Elle consiste à ne lancer que sur des poissons repérés. Il faut attendre de voir un arapaïma monter respirer de l'air à la surface, déterminer où se situe la tête et dans quelle direction il se dirige. Une fois le poisson localisé, le lancer doit être rapide et précis. La mouche doit tomber à moins d'un mètre de l'emplacement supposé de la tête du poisson. Dans tous les cas, l'animation est primordiale : elle doit être lente et planante. L'arapaïma ne poursuivra pas sa proie, mais il la gobera d'une grande aspiration dès qu'elle est à portée de sa gueule. D'où l'importance d'être lent et précis. La maîtrise de la double traction est primordiale pour aborder correctement la pêche de ce poisson.
Les autres espèces
Lorsque l'on pêche l'arapaïma à la mouche, il ne faut pas s'attendre à avoir plus de 3 ou 4 touches par jours. Lorsque les poissons se font difficiles, il est possible de s'intéresser à d'autres espèces. Les tucunarés (peacock bass) et les bentons (hopplias spp.) sont bien présents sur les zones de pêches. Ce sont des variétés plus petites que sur d'autres destinations, mais elles restent intéressantes à chercher avec du matériel un peu plus léger.
