Les conditions s'annoncent parfaites pour demain matin côté ouest. Le souci ? Il faut se lever à l'aube et rouler deux heures. Mais l'occasion est trop belle. Je lance l'idée aux filles : "Ça vous dit une session bar demain ?" Départ à l'arrache 6h30, réveil brutal. Les filles grognent mais suivent le mouvement. Petit-déjeuner expédié, matériel jeté dans la voiture, et on fonce vers la côte. En route, ma cadette consulte son appli météo : "Papa, regarde, il va y avoir de l'orage cet après-midi..." "On sera rentrés", que je réponds, confiant comme un coq.
Arrivés au port, le ciel se couvre déjà. Les nuages s'amoncellent au large. "Tu es sûr de ton coup ?" me demande ma fille aînée. Mais je sens que ça va le faire.
Premier contact avec le poisson
On sort du port sous un ciel menaçant. Direction mes roches secrètes, un plateau rocheux où les bars viennent chasser. L'eau est claire, parfaite pour la pêche aux leurres. Je positionne le bateau sur la dérive habituelle. Ma cadette attaque directement avec un popper, ma fille aînée préfère un leurre souple, et moi, je teste un jig de 20 g. Première passe : rien. Deuxième passe : toujours rien. À la troisième, ma fille sort un bar de 40 cm sur son souple. L'espoir renaît ! On enchaîne alors avec 4 autres poissons en 20 minutes.
L'accalmie qui inquiète
On remet le bateau en position, sûrs de notre coup. Mais cette fois, c'est le désert total. On teste d'autres leurres, on change de secteur sur le plateau... Rien. L'orage approche et les filles commencent à tiquer. "On rentre, papa ?" Mais non, je connais un autre spot à 10 minutes. Un sec rocheux où j'ai déjà fait de beaux coups. Direction ce nouveau secteur.
Seulement, en arrivant, je réalise que la marée n'est pas favorable. Trop d'eau sur les cailloux, les poissons ne montent pas.

Le plan B qui sauve la session
Les premières gouttes commencent à tomber. L'ambiance se tend sur le bateau. Ma fille range déjà sa canne. "Encore 10 minutes", que je négocie. Je me rabats sur une anse abritée où le courant forme un beau remous. Souvent, les bars s'y rassemblent quand ça brasse au large. Je positionne le bateau au bon endroit et on relance. Ma fille aînée reprend son leurre souple, je passe sur un leurre de surface. Et là, au troisième lancer, explosion ! Un beau bar gobe mon popper. L'effet domino se déclenche. Ma fille enchaîne avec un joli poisson de 45 cm. En 30 minutes, on prend 8 bars dans cette petite crique.
L'apothéose
Les nuages sont maintenant au-dessus de nous, mais les poissons sont en activité. Je décide de tenter ma zone à gros, un tombant rocheux près de l'entrée du port. "Un dernier passage et on rentre", j'annonce. Ma fille aînée me passe sa canne : "Toi, tu vas nous sortir le poisson du jour." Je lance mon leurre près des roches et je commence mon animation. Soudain, la surface explose. Un bar d'au moins 60 cm vient de gober mon popper ! Le combat dure 5 minutes, les filles filment avec leurs téléphones. Finalement, on le met dans l'épuisette. Notre plus beau de la saison ! 65 centimètres de muscle et bien noir.

Retour satisfait
Route du retour sous la pluie battante, mais l'ambiance est au beau fixe. On a sauvé une session qui s'annonçait compromise et ramené de quoi faire un bon repas. Parfois, c'est quand tout semble foutu que les plus belles surprises arrivent.