Retour de session / Reprise de la pêche du lieu jaune, une sortie faite d'imprévus

© Paul Duval

De nombreux pêcheurs attendaient avec impatience ce premier mai. Pas vraiment pour le muguet, mais pour essayer de renouer avec un poisson qui nous est cher en pointe Bretagne, le lieu jaune, Pollachius pollachius. Une sortie mouvementée.

Rendez-vous manqué

Avec mon collègue des grandes marées, nous nous donnons rendez-vous au lever du jour sur ce petit coin de plage que nous connaissons bien, à une petite heure de navigation de nos spots à lieus jaunes. La météo est bonne, pas de brume, souvent présente sur ce coin. Le plan d'eau est calme et le sera normalement toute la journée (même pas).

À la mise à l'eau, nous voyons déjà une chasse, ce sont des petits bars de 40 cm qui tapent dans de petits lançons, nous n'insistons pas et filons au petit large. En chemin, nous avons, derrière nous, nos leurres de traîne et ce sont encore quelques bars, cette fois un peu plus gros, qui nous rendent visite.

Au bout de 3/4 d'heure de navigation, nous commençons nos prospections. L'écran du sondeur n'est pas très actif, nous faisons quand même évoluer nos leurres dans les différentes couches d'eau et ce sont des touches de vieilles que nous enregistrons. Nous ferons plusieurs coins où nous savons que les lieus sont là habituellement, mais rien n'y fait. Au bout de deux heures, nous décidons d'arrêter et de revenir vers la côte.

Le coefficient est assez fort (90) et nous allons revenir à contre-courant et vent de face, oui, il s'est levé plus fort que prévu. D'habitude, nous pêchons ces spots sur des coefficients compris en 50 et 70 et privilégions les deux dernières heures de descendante et les deux premières heures de montante. Là, nous étions sur la dernière heure de montante sur un gros coefficient. C'est pour nous la raison de ce rendez-vous manqué avec ce poisson ce jour-là. C'est d'ailleurs le seul facteur qui n'était pas « comme d'habitude ». On se rassure comme on peut…

Après une navigation difficile musculairement, nous arrivons enfin près du trait de côtes. Il nous reste encore une heure de pêche sur nos prévisions du jour et l'heure de sortie de l'eau annoncée à nos proches.

Petit aparté à ce sujet, il est bon de prévenir un proche, resté à terre, de l'heure envisagée de sortie de l'eau et ne pas hésiter à le prévenir si celle-ci change ou lorsque l'on est réellement sorti. Nous décidons donc de faire un peu de parcs, le courant de marée est assez fort, le vent de terre s'est renforcé et il nous faut pêcher au plus près du bord. Il y a moins d'un mètre d'eau et je décide de sortir une nouveauté 2025 de chez Yo Zuri, un Mag slim en 130 mm qui nage juste sous la surface.

Un joli bar combatif

Arrivé sur un passage entre deux parcs, je vois une grande surface de sable avec, en son milieu, une roche qui émerge, entourée de touffes de goémon. Je sens que cette zone est à prospecter. Cela ne loupe pas, le leurre passant à proximité d'une de ces touffes, je vois une ombre qui fonce dessus et se saisit du leurre. La touche est violente et il file direct dans les herbiers. Je suis mal positionné par rapport au poisson, il est dans mon dos et je suis obligé de m'éloigner pour éviter que le steppe ne tape des cailloux à fleur d'eau. Le poisson, bien sûr, s'est calé dans une touffe de goémon, il est toujours là, je sens par moment ses coups de tête. J'arrive enfin à me retourner et je suis enfin l'avant dans la bonne direction. En tirant un peu sur le blank, j'arrive à le faire sortir de la zone critique et je peux le travailler au dessus de la zone de sable. Après quelques rushs sévères, il se rend enfin et termine dans l'épuisette. Je ne peux m'arrêter de stepper, le vent souffle toujours fort, je me dirige alors sur le bord pour mettre pied à terre et décrocher ma prise.

Un très joli bar avec une grande gueule d'une soixantaine de centimètres. Celui-ci sera Ikejimé dans la foulée et fera la joie d'un bon repas mérité au vu du combat et des conditions dans lesquelles il a été mené. Un excellent souvenir de pêche gravé !!

Après ce coup de ligne, nous faisons notre pause casse-croûte où nous rejouons la scène… Nous referons quelques lancers aux leurres de surface avant de rentrer et ce ne sera que du petit bar. Au final, malgré ce rendez-vous manqué avec le lieu jaune, nous avons passé une très bonne journée, physique, avec des conditions plus musclées que prévues, et pour finir, cet épisode très chaud avec un poisson vicieux qui aura vendu chèrement sa peau. Mais la journée ne s'est pas terminée comme cela. Nous sommes arrivés pratiquement sur la marée basse, avec un gros coefficient de marée. Il nous a fallu remonter 400 m de plage en léger devers et 30 m de sable mou en haut de la plage. C'est là que tu apprécies d'avoir un chariot porteur avec roues basse pression, je vous le recommande…

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