Crise de la pêche et préservation
À travers une série de chapitres thématiques, la bande dessinée aborde la surpêche, l'impact de la pêche industrielle, l'importance des océans dans l'équilibre climatique, mais aussi les enjeux économiques, sanitaires et environnementaux liés à la filière. L'auteur s'appuie sur des exemples concrets, comme le cas du chalutier géant Margiris et la relâche massive de poissons morts, pour illustrer la gravité de la situation. Le récit ne se limite pas à la pleine mer : il s'intéresse aussi à la gestion des cours d'eau, à l'assainissement urbain, aux politiques européennes et à la responsabilité des chaînes de distribution et de restauration.
La bande dessinée se distingue par la clarté de son propos, la richesse de son enquête et la force de ses illustrations, qui rendent accessibles des enjeux complexes et souvent invisibles. Elle propose également des pistes de solutions, invitant à réduire la consommation de poisson et à privilégier la pêche durable, tout en soulignant la capacité de renouvellement de l'océan si des mesures sont prises rapidement.
Planches explicatives et séquences narratives
Olivier Martin illustre les thèmes abordés dans "On a mangé la mer" en adoptant un style graphique à la fois réaliste et expressif, qui sert la dimension documentaire de la bande dessinée. Son dessin, souvent réalisé de manière traditionnelle, privilégie la clarté et le détail pour rendre accessibles des sujets complexes comme la surpêche, la crise écologique ou l'impact humain sur les océans. Il met en scène aussi bien les paysages marins, les scènes de pêche industrielle, que les conséquences environnementales, en alternant des planches explicatives et des séquences plus narratives.
Grâce à des compositions soignées et à l'utilisation de couleurs parfois sobres ou évocatrices, il parvient à transmettre l'urgence écologique tout en gardant une dimension humaine et sensible, rendant les enjeux tangibles pour le lecteur. Certaines planches marquent par leur puissance visuelle, notamment lorsqu'il s'agit de montrer la dévastation des ressources marines ou la beauté menacée de l'océan. Ce travail graphique, allié à la rigueur du propos, fait de la bande dessinée un outil pédagogique et émotionnel fort pour sensibiliser à la préservation de la mer.
"On a mangé la mer" est un ouvrage engagé et pédagogique, qui éclaire les défis majeurs de la pêche et de la préservation marine, tout en restant accessible et visuellement marquant.
On a mangé la mer
- Genre : bande dessinée
- Scénario : Maxime de Lisle
- Dessin : Olivier Martin
- Nombre de pages : 128
- Format : 220 x 298 mm
- Édition : Futuropolis
- Prix public : 22 euros
