Retour de session / Mes premiers bars de la saison à la mouche à vue en estuaire en Bretagne

Le bar à vue à la mouche, l'ultime challenge ! © Jean-Baptiste Vidal

Après une période de trêve pendant la reproduction de notre prédateur marin préféré, il est maintenant possible de retourner les traquer ! Voici le compte-rendu de ma première sortie de pêche du bar à vue en estuaire à la mouche.

Cela fait déjà quelques jours voire semaines que je regarde les coefficients de marée et que je suis la météo. Fin mars, début avril les « coefs » remontent et les horaires sont bien placés. Malheureusement, depuis quelque temps, le vent n'arrête pas de souffler. Un facteur limitant pour la pêche à vue.

Jeudi dernier, mon collègue Nico, bien connu des pêcheurs de bar, prend son premier bar à vue à la mouche de la saison. Et oui Nico s'est mis à la mouche l'an dernier, après les avoir recherchés principalement aux leurres et à vues. Il a de superbes captures à son actif.

Je vois son post sur Instagram et lui dit que j'y pensais depuis quelque temps et que vendredi, le 1er avril, je ferai bien ma première sortie. Il m'appelle à 9 : 00 et me dit : « Je vais y faire un tour, tu veux venir ? ». Du fait de nos emplois du temps respectifs bien chargés, nous n'avons pas encore pu pêcher le bar à la mouche ensemble. Je saute sur l'occasion, même si j'avais prévu de rester au bureau et de peut-être y faire un tour en fin de journée.

Première sortie de l'année

Les bars aiment se faufiler dans le goémons à la recherche de crabes et crevettes
Les bars aiment se faufiler dans le goémon à la recherche de crabes et crevettes.

Je le retrouve à 10 : 00, il est déjà sur la bordure, mais le vent et la chute des températures de ces derniers jours ont bien calmé l'activité des bars. Pas de mulet ni aucun bar pour le moment. Nous n'en verrons qu'un ensemble qui ne verra pas la mouche de Nico. Il doit partir à 11 : 30. Je continue de mon côté.

À peine 15 minutes plus tard, je vois enfin un bar sur un micro-spot où l'eau n'est pas trop salie par la vase soulevée par le vent. Un bar isolé, de taille correcte recherche sa pitance autour de roches et d'algues. Ni une ni deux, je lui pose mon crabe à proximité. Il ne l'a pas vu. Je l'anime par petites tirées qui attirent son attention. Il le perçoit et se rue dessus. Il est au bout ! Super ! Premier bar à vue de l'année. C'est la première fois que j'en prends un si tôt dans la saison. Généralement, je fais mon premier vers le 10-15 avril.

Je suis super content, et ce poisson a bien défendu sa peau. Un joli rush en me prenant 10 mètres de soie, puis quelques bons coups de tête et tentatives dans les roches.

Le premier bar à vue de l'année fait toujours un grand plaisir!
Le premier bar à vue de l'année fait toujours un grand plaisir !

Pari gagné avec ce deuxième très joli bar !

C'est la basse-mer, je remonte à la voiture manger mon sandwich. Quelques messages et un ou deux mails vite fait depuis mon téléphone et j'y retourne. Je décide de m'abriter du vent et d'aller voir un coin plus en aval, là où Nico avait commencé.

L'eau est très sale, difficile de voir quelque chose entre les eaux teintées par la vase en suspension et le vent qui ride la surface.

Je tourne et retourne. Vais voir dans une baie, mais à part quelques mulets, pas de bars sur les bordures.

Les imitations de crabes verts sont très efficaces sur les bars
Les imitations de crabes verts sont très efficaces sur les bars.

Je remonte et tente de trouver un endroit un peu moins sale. Je longe tranquillement la bordure quand tout d'un coup, j'aperçois, un peu tard, un bar en maraude dans 40 cm d'eau. Il longe les algues à la recherche de proies. Je tente un lancer, mais je suis trop près de lui. Il disparaît entre les goémons et l'eau teintée. Je remonte encore pour voir s'il ne ressort pas ailleurs. Mais rien. Je retourne sur la zone où je l'ai vu et après quelques minutes, il réapparaît comme par miracle. Il se faufile entre les touffes. Un petit lancer sur un goémon et j'attends qu'il ressorte. Le voici. Je fais glisser mon crabe sur le fond, il l'aspire d'un grand coup de gueule. Ferrage. Il est pendu et part en trombe !

Comme bien souvent sur ce genre de spot, la soie passe sous les touffes de goémons. Je pose la canne et rentre dans l'eau pour déchirer les algues en suspension et libérer ma soie. Celle-ci fuse dans les algues et dans les anneaux de ma canne. Les battements de mon cœur s'affolent un peu ! Quelle taille fait-il vraiment ? Vais-je le sortir ?

Après une lutte acharnée dans les goémons qui m'obligent à rentrer dans l'eau, arracher quelques touffes, puis revenir en arrière et reproduire ce scénario plusieurs fois, je le vois enfin et le ramène sur le bord et l'attrape par la gueule. C'est un magnifique bar d'estuaire de près de 65 cm pour 2 à 2,5 kg, je dirai. Génial ! Mission remplie. Un super moment de pêche et une grande satisfaction pour moi. Je suis ravi. Surtout que je n'aurai pas le temps d'y aller avec mon planning de guidage très chargé pour les prochaines semaines et mois !

Bonne saison bar à vous !

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