Souvenir de pêche / Julien Lecouple aux prises avec un (très) gros brochet

© Julien Lecouple

Quels ingrédients font d'un souvenir de pêche, le meilleur ? De tout évidence d'avoir pu le partager avec d'autres. Peut-être, en plus, d'avoir battu un record ? Une pêche au coeur d'un paysage magnifique ? Je vais vous conter mon meilleur souvenir de pêche, un moment bien précis où tous les ingrédients sont réunis pour fabriquer un best of. Ami lecteur vous avez aussi un beau souvenir à partager ? Ecrivez-nous, nous le publierons.

Pour retrouver mon meilleur souvenir de pêche, il faut revenir au printemps 2017, en Irlande, sur le lac Assaroe.

4 jours en Irlande

Il s'agissait de notre deuxième séjour chez Geoffray Begard. Ce jour-là, Geoffray nous guidait. La journée avait bien débuté avec la prise de plusieurs poissons. Nous profitions d'être ensemble, de notre pêche, du paysage. Alors que nous avions déjà pêché plusieurs secteurs Geoffray mis le cap vers l'aval du lac. Au cours de la navigation mon regard, qui balayait de manière automatique les berges du lac, s'arrêta sur un point en particulier. Le moteur ralentit et je comprends rapidement qu'il s'agissait de notre point de chute.

Un mini spot étroit à 3

Le spot est assez restreint, n'autorisant que des lancers relativement courts. A trois, c'est le genre de dérive qui dure à peine 10 min. Nous entamons notre dérive. Les 10 minutes s'écoulent sans rien à déclarer. Je ne saurais l'expliquer, mais au fond de moi, instinctivement, je suis convaincu que ce secteur tient un gros poisson, il en a toutes les caractéristiques.

Refaire une nouvelle dérive

Je demande alors à Geoffray s'il est possible que nous fassions une nouvelle dérive. Geoffray remonte et repositionne le bateau. Je change de leurre. Sur mon premier lancer, je décide de vraiment prendre mon temps, de laisser mon leurre prendre contact avec le fond avant d'entamer la récupération. Mon leurre touche le fond. Je commence à mouliner, lentement. Encore à 2,50 m de profondeur environ mon Dexter Shad commence à remonter vers la surface. Je scrute l'eau, attendant son arrivée. Je n'ai pas le temps de le distinguer car au lieu du leurre, c'est le flanc impressionnant d'un brochet qui se retourne que j'aperçois !

Adrénaline et excitation

J'attends de ressentir le poids du poisson au bout de la ligne avant de ferrer énergiquement ! Le poisson est au bout et sa puissance est proportionnelle à la taille de son flanc ! J'annonce immédiatement que je suis aux prises avec un gros poisson et demande à tout le monde de remonter sa ligne ! L'adrénaline guide alors tous mes faits et gestes, mon cœur s'accélère !

Je combats le poisson quasiment à l'aplomb du bateau. Et en le voyant passer une première fois je constate qu'il est particulièrement mal piqué, en bout de gueule. Geoffray a déjà l'épuisette en main. Je lui dis alors que le combat ne doit pas s'éterniser, au risque de perdre le poisson, que nous n'aurons pas 50 essais de mise à l'épuisette et que le premier devra être le bon ! Je contiens le brochet qui fait de nouveau le tour de la barque. Le filet de l'épuisette est dans l'eau.

1,10 m et 11,5 kg

Je tire sur ma canne pour contraindre une dernière fois le poisson et Geoffray l'épuise dans le même temps. C'est la délivrance générale sur le bateau. Tout le monde y va de son cri de joie, Geoffray le premier ! Le brochet accuse finalement 1,10 m pour 11,5 kg ! Je m'assoie, mon corps tremble, l'émotion est incroyable. Un combat qui n'aura certainement duré que 2 minutes, mais qui m'a semblait une éternité. Une courte séquence de vie qui restera gravée à jamais.

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