Le maïs doux, un appât estival pour les carpes des petits cours d'eau

Pêcher la carpe au maïs © Pascal Baraillé

Le maïs permet de prendre la plupart des poissons blancs comme la carpe, le chevesne ou le gardon, en particulier dans les rivières de seconde catégorie qui serpentent au milieu des champs.

Quelques notions historiques

Le maïs n'est pas une céréale originaire des contrées européennes. En effet, il vient d'Amérique du Sud, comme d'autres fruits et légumes cultivés en France désormais (haricots, tomates…) Christophe Colomb dès son retour des Antilles en 1493 ramène quelques exemplaires mais c'est surtout au seizième et dix-septième siècle que la plante se développe dans le nord de l'Espagne et le Sud-ouest de la France. Il est d'abord utilisé comme aliment pour les animaux, puis comme plat principal ou dessert, par exemple le millas dans les départements pyrénéens ou la polenta en Italie. Pour bien comprendre l'histoire de cette céréale je vous conseille de vous rendre sur l'excellent article en ligne du Muséum  National d'Histoire Naturelle intitulé histoire de la domestication et de la diversification du maïs. Celui qui nous intéresse, le maïs doux arrive sur nos tables tardivement, dans les années 70 grâce à la boite de conserve inventée par Nicolas Appert (1749-1841) et son fameux procédé d'appertisation (prémices de la pasteurisation).

Une révolution dans le monde des cyprinidés et de la carpe en particulier ?

Aujourd'hui, il est très facile de se procurer cet appât. Il suffit de se rendre dans un supermarché. En effet, les boites de maïs sont très présentes dans notre quotidien, il suffit de se rendre dans n'importe quelle enseigne de la grande distribution au rayon boîte de conserve, il y en a à tous les prix. Finalement, peu importe la marque, le principal étant de se procurer la céréale tant recherchée. Ainsi, le maïs doux devient une véritable révolution dans le monde la pêche des poissons blancs en particulier de la carpe car on n'utilise plus du blé. Si l'on lit les livres consacrés à la pêche, en général, avant la sortie des boites de conserves dans le commerce de grande distribution, c'est le blé cuit qui est le plus répandu. Il y a, cependant, quelques exceptions.

Dans son livre intitulé La Carpe, ses mœurs, ses pêches, publié en 1961, Raoul Renault évoque le maïs cuit maison : « le grain de maïs cuit est excellent et dans certaines rivières les carpes le préfèrent à la fève […] Choisissez du maïs « dent de cheval » de l'année ; faites en tremper trois litres environ, pendant deux jours, dans un grand « faitout » en terre et mettez-le à feu doux […] additionnez d'un peu de carbonate de soude et d'acide borique, comme pour les fèves, et retirez du feu lorsque les grains seront  légèrement éclatés ». Pour Michel Duborgel, dans son livre intitulé La pêche au coup publié en 1970, il y a deux types de maïs : le vert et le cuit. Le premier est une « esche généralement utilisée  dans les régions méridionales. Le maïs cuit est plutôt réservé à la pêche de la carpe au flotteur ou à ligne de fond.

L'action de pêche

La particularité du maïs doux est d'être sucré et pauvre en amidon. La carpe étant friande de ce type d'appât, elle ne va pas résister à les manger, cependant, il faudra parfois les accoutumer à cela. Deux possibilités : amorcer quelques jours en avance ou bien le jour même, autour du flotteur ou de la ligne de fond.

La particularité de la pêche sur des petites rivières, c'est qu'il n'y a pas besoin d'amorcer loin et pas nécessairement de posséder des outils comme des bateaux amorceurs ou autres spomb. Pour le matériel, là aussi, il n'y a pas besoin d'investir. Une canne anglaise équipée d'un moulinet avec un nylon en 25/100 convint très bien. La ligne, quant à elle, se compose d'un bas de ligne équipé d'un hameçon équipé d'un cheveu. Au bord de l'eau, ciblez des spots les plus calmes dans lesquels vous distinguerez des chapelets de bulles provoquées par la carpe lorsqu'elle fouille la vase.

Deuxième option, la pêche avec une canne à carpe de 10 pieds équipée d'un moulinet débrayable et d'un détecteur de touches. Dans les deux cas, le stalking est la pêche de prédilection. Rechercher les meilleurs spots et tenter de prendre de beaux poissons dans des milieux plutôt encombrés est l'objectif. Bien entendu, il ne faut pas s'attendre à des poissons énormes mais à des carpes très puissantes habituées à des rushs énormes grâce à leurs nageoires qui ont eu l'occasion d'affronter de très grosses crues.

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