Un point sur le matériel
Fort heureusement, ces différents cas nécessitent un matériel similaire.
Quelques adaptations de diamètre de fils sont néanmoins à prévoir suivant la méfiance et la taille des poissons. Pour la canne, privilégiez un modèle dont la longueur est comprise entre 2 et 2,20 m.
Les cannes destinées au rockfishing sont idéales. J'utilise depuis plusieurs années les Pepper d'Illex qui sont parfaites. Leur scion plein permet de fouetter ces leurres non lestés très légers (moins d'un gramme) et d'appuyer les lancers pour les propulser à bonne distance et précisément.
Par ailleurs, le scion plein permet de lancer loin d'un simple coup de poignet, sans avoir une grande amplitude de mouvement qui pourrait effrayer le poisson. Du côté du moulinet, pour équilibrer votre combo et avoir un ensemble cohérent, privilégiez un petit moulinet de taille 1000 à 2000.
Il sera garni d'une tresse très fine (PE 0.3 ou 0.4) terminée par un bas de ligne en fluorocarbone 20/100 ou nylon 16/100. La tresse fine permet de lancer proprement des leurres très légers. Aussi pour ne pas utiliser de trop grosses quantités de tresse, prévoyez un moulinet à bobine peu profonde (shallow spool), car il est important que votre moulinet soit parfaitement garni, de manière à ce que le fil se débite parfaitement lors des lancers.
Notez que cette technique est très pertinente sur les beaux sujets, qui peuvent vous donner du fil à retordre. Le moulinet doit donc posséder un frein précis et bien réglé.
Autres outils indispensables : les lunettes polarisantes ! Elles permettent de bien distinguer les poissons, même lorsqu'ils ne sont pas directement sous la surface. C'est un plus indéniable pour repérer plus de poissons, car rappelons qu'il s'agit d'une pêche à vue.
Enfin, lorsque je pêche le chevaine, j'utilise toujours une épuisette. Elle permet de mettre au sec vos poissons, même les gros, dans des endroits encombrés et scabreux où évoluent les chevaines, où lorsque les berges sont hautes et instables, voire dangereuses. Les combats sont écourtés et les manipulations du poisson sont grandement facilitées.
Le montage des leurres
Pour les leurres, on utilisera principalement des imitations d'insectes souples, mais pas seulement. De petites imitations de fruits, baies et larves peuvent aussi être utilisées.
J'accorde une grande importance au montage, car les imitations que nous utilisons sont minuscules et l'armement doit être soigné. Pour ce faire, j'utilise un hameçon simple type finesse down shot d'Illex en taille n°6 ou 4. Ici, surtout pas besoin d'agrafe.
Votre montage doit être discret et bien équilibré. Il existe des insectes flottants et d'autres coulants. Le leurre le plus réputé dans ce domaine est sans conteste la Woodlouse d'Illex, qui flotte grâce à une bulle d'air emprisonnée dans une matière ultra souple et dense.
Le montage de base consiste à piquer par le nez le leurre de manière à avoir un insecte qui se présente parfaitement à plat sur l'eau. Sur les poissons difficiles attaquants très souvent par l'arrière du leurre, je pique l'hameçon de manière à ce qu'il traverse le leurre et ressorte par l'arrière.
Seule la pointe de l'hameçon sort du leurre. Les ratés sont ainsi moins nombreux, mais la flottaison est légèrement affectée, puisqu'on a percé la bulle d'air.
Cela ne pose pas un grand problème, les pattes assurent le maintien en surface. Parfois, je cherche volontairement à ce que le leurre coule, notamment dans le cas 2, lorsque les poissons ne se tiennent pas directement sous la surface.
Petite astuce pour faire flotter votre imitation si celle-ci coule légèrement, badigeonnez-la d'attractant en gel (Illex Nitro Booster par exemple), souvent gras, qui flotte sur l'eau et assure une meilleure prise en bouche du leurre par les poissons !
Du côté des couleurs, retenez que les coloris foncés, qui vu de dessous contrastent très bien avec la clarté du ciel et sont très prenants.
Le blanc est efficace quand les chevaines mangent des bouts de pain en surface ou du pollen cotonneux. Le noir est une valeur sûre sous les arbres fruitiers (mûres, baies de suraux, prunelles…).
À vous de jouer
Vous voilà prêt à en découdre avec ce formidable adversaire qu'est le chevaine. Sa pêche procure beaucoup de plaisir et sa traque à vue génère de belles montées d'adrénalines. Profitez-en cet été, ou pendant les vacances, car notre cyprin est très actif durant la période estivale, ce qui promet de belles sensations !
