Retour de session / Ouverture sur le Verdon, l'impact de la crue et de l'eau marron

Ouverture truite sur le Verdon © Antonin Perrotte-Duclos

Depuis quelques années, je réalise mon ouverture sur le bas Verdon, magnifique rivière qui héberge de très grosses truites. Cette année, la rivière est en crue, l'eau est très sale et les poissons sont difficiles à trouver.

Un débit exceptionnel

Lorsque je pêche habituellement le Verdon, le débit moyen est un débit minimum réservé que libère le barrage de Quinson, 6 mètres cubes par seconde. Pourtant, cette année, des pluies torrentielles se sont abattues sur le sud-est de la France ce qui a causé des crues impressionnantes. À la veille de l'ouverture, 150 mètres cubes dévalaient à toute vitesse dans la rivière et la météo n'était pas favorable non plus. Quelques jours plus tard, après que le débit soit monté à plus de 230 mètres cubes, il est temps de découvrir les ravages de l'eau et d'essayer de décider un poisson.

Lors de notre arrivée, le constat est rapide, la partie basse de la rivière est bien trop sale pour avoir une chance de piquer une truite. Les bordures sont inondées ce qui rend la pêche compliquée avec tous les arbres et les buissons qui nous empêchent de passer le moindre leurre, même en texan.

Un débit exceptionnel pour l'ouverture
Un débit exceptionnel pour l'ouverture

Changement de plan

Pour éviter de se morfondre toute la journée ou de faire demi-tour après 1 h 30 de route, nous décidons d'explorer en remontant le cours d'eau à la recherche d'une zone calme ou d'eau claire. Sur le chemin, je trouve un petit bras où le débit est relativement raisonnable, mais l'eau est toujours très sale. Je commence toutefois à apercevoir des chevesnes postés sur les bordures, sous les frondaisons. L'objectif étant de capturer une truite, je continue mon chemin tranquillement sans y prêter trop attention.

Malgré nos efforts, impossible de décider un poisson, les algues, branches et feuilles emportées par le courant nous empêchent de pêcher convenablement. J'en profite pour essayer des coloris les plus visibles possible, pensant que cela pourrait faire une différence, mais le résultat est le même partout où nous allons.

Changement de plan
Changement de plan

Le sauve-bredouille

Après quelques heures sans touche, je retourne dans le petit bras mort et commence à cibler le chevesne. Sous un arbre immergé, j'aperçois deux poissons d'environ 40 centimètres et lance mon shad négligemment sans m'imaginer que l'un d'entre eux pourrait mordre. Habituellement, les chevesnes sont très craintifs et il est d'ailleurs plus facile de piquer une truite qu'un chevesne. Dans l'eau claire et sans débit, ils errent nonchalamment le long des bordures sans prêter attention aux leurres. Pourtant, un des deux poissons commence à sortir de sa cachette et se rue dans la direction où mon leurre doit passer. Je laisse donc mon leurre planer fil tendu, il disparaît dans l'eau chocolat et je prends alors une belle châtaigne.

Ce chevesne n'a aucunement hésité à gober un shad de 4 pouces vert et rouge, plutôt inhabituel. Après quelques photos, il repartira dans son milieu en pleine forme et sera le seul poisson de cette ouverture. Parfois, la pêche est difficile, mais il faut s'adapter et se contenter de ce que l'on peut avoir !

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