Bonjour Emeline, peux-tu te présenter aux lecteurs de pêcheur.com ?
Bonjour à tous, je m'appelle Emeline, j'ai 24 ans et je suis originaire d'un petit village entre Lyon et Grenoble dans le Nord-Isère. J'ai beaucoup voyagé, que ce soit en France ou à l'étranger, et je pêche à la mouche ou au leurre, en fonction de mes envies. J'aime autant la pêche que les rencontres surprenantes que l'on peut faire au bord de l'eau ou que les bières bues après des sessions plus ou moins fructueuses !
Je me suis formée à la pêche en même temps qu'à la photo, à tel point qu'avec mon compagnon Mattéo, nous avons fondé notre association d'audiovisuel dans la pêche The Fin Chasers Media. Vous pouvez découvrir nos petites escapades dans le Jura sur la légendaire Loue, nos rencontres avec les truites de mer au Danemark, nos rendez-vous presque bisannuels avec les rivières slovènes ou notre nouveau terrain de jeu : le Finistère ! Nous sommes accompagnés de nos trois partenaires depuis deux saisons maintenant : hPa, Fiiish et JMC-Mouches de Charrette.
Tu peux nous parler de tes débuts en matière de pêche ?
En effet, il y a bien plusieurs débuts en matière de pêche en ce qui me concerne ! J'ai souvent croisé son chemin sans jamais l'emprunter jusqu'il y a trois ans. Mon oncle pêche depuis toujours et a été le premier à mettre une canne dans ma main lors d'un shooting lorsque j'avais 10 ans. À mes 15 ans lors d'un voyage aux États-Unis, je pêchais (un bien grand mot pour dire que je lançais et ramenais un leurre) dans le bassin d'une connaissance jusqu'à ce que je perde le leurre sans rien attraper. Toutes ces rencontres ne m'ont jamais fait plonger dans la pêche jusqu'à la rencontre de Mattéo qui a su petit à petit m'initier à différents types de pêche.
Promis, je vous la fais courte, mais messieurs lisez bien, cette technique est imparable pour amener vos amoureuses à la pêche !
- Étape 1 : proposer de pêcher à la canne aux coups, toujours lorsqu'il fait beau avec des copains, des bières et un bon barbecue.
- Étape 2 : faire de la pêche à vue, notamment du rockfishing avec des jolies espèces !
- Étape 3 : passons aux choses sérieuses et direction la pêche des black-bass en Wacky et au Popper. Étape 4 : initiation à la pêche à la mouche en réservoir en plein mois de janvier sous la neige et la pluie avec de vieilles cuissardes…
Je vous l'accorde la dernière étape était assez rude, d'autant plus que je passais presque tout mon temps à démêler ma pointe pendant que monsieur sortait son quinzième poisson… Question d'ego ou de refus de partir sur un échec, j'ai persévéré et ce n'était pas sans payer puisque ma première truite à la mouche est une bonne plantureuse de 68 centimètres. La suite ça n'a été que de la pratique, des balades et beaucoup de plaisir !
Quand, comment et pourquoi avoir accepté d'être Pro-Staff ?
Comme je l'ai mentionné un peu plus haut, j'ai appris la photographie et la vidéo en parallèle de la pêche. Les sessions peuvent parfois être longues et d'autant plus pour une débutante, j'étais bien contente de pouvoir varier mes activités au bord de l'eau. Après la création de The Fin Chasers Media, nous avons été invités à participer à un petit festival de films de pêche. Cela a été un bon prétexte pour partir quelques mois en Norvège pêcher et faire notre premier court-métrage ; nous voulions quelque chose de très dépaysant ! Renaud de hPa a été le premier à nous proposer son soutien pour ce voyage et c'est avec plaisir que nous avons commencé ce travail avec lui.
Nous sommes partis en van dans notre petit Berlingo à la recherche de l'aventure et de belles histoires à raconter en images ! Nous avons trouvé un superbe spot où la rivière et la mer se rencontrent pour former un courant que je n'avais jamais connu aussi fort et avec des changements de marée parfois déroutantes. Les leurres Fiiish étaient parfaits pour ce genre de pêche et nous ont permis d'attraper des lieux jaunes, lieux noirs ou encore des morues. Cela a attiré l'attention de Julien et Romain les responsables de communication, qui nous ont proposé de rejoindre la Team Pro-Staff. Dans le même temps, JMC-Mouches de Charette sont venus vers nous, intéressés par les clichés que nous postions depuis quelques mois.
Cela s'est vraiment fait en douceur, gagnant mutuellement la confiance de chacun, car de mon côté, je craignais que l'on nous demande de faire des promotions à tout-va ou de dénaturer les productions photographiques. Fort heureusement, ces peurs ont vite été balayées après notre discussion que ce soit avec Fiiish, JMC ou hPa et nous avons pu leur prouver que nous étions motivés pour produire du contenu autant que possible malgré nos études qui nous prennent du temps. Ces propositions étaient (et sont toujours) très valorisantes pour le travail que nous fournissons et cela nous a motivés à nous challenger et à vouloir produire des photos de plus en plus qualitatives, je ne regrette pas une seule seconde d'avoir accepté !
Être ambassadrice cela veut dire quoi pour toi ?
Je pense qu'être ambassadrice témoigne de la confiance que la marque a envers ses ambassadeurs et inversement. Il est important de partager les valeurs véhiculées par la marque ainsi que son équipe et d'être suffisamment en confiance pour travailler avec eux et les recommander les yeux fermés ! Cela signifie aussi être garant auprès d'eux du travail produit pour eux, que ce soit en qualité ou en quantité. De plus, sur les réseaux, les choses peuvent vite s'emballer, il faut donc que la marque puisse avoir confiance envers les actions de ses ambassadeurs et être sûrs qu'ils s'inscrivent dans le même état d'esprit qu'elle.
Être ambassadrice, c'est aussi faciliter le partage et la rencontre ! D'un côté, cela permet d'échanger avec la marque sur leurs produits, poser des questions ou faire remonter des remarques positives ou négatives. C'est très agréable de pouvoir partager des anecdotes de pêche, des après-midi au bord de l'eau ou des conseils sur des pêches que l'on ne maîtrise pas très bien. Pas besoin d'entrer dans une team pour discuter entre pêcheurs, mais cela créé une certaine synergie, un peu comme une grande colonie de vacances !
Ton plus beau souvenir, ou une anecdote, en tant que Pro-Staff à partager avec nos lecteurs ?
Une des anecdotes que je pourrais vous partager est celle du SANAMA (Salon international de la mouche artificielle à Saint-Étienne) 2023. J'avoue ne pas forcément être très à l'aise dans ces salons, car en tant que femme, je deviens très vite transparente… On commence alors notre petit tour, c'est l'occasion de retrouver autour d'un verre des collègues croisés lors d'escapades ou avec qui on a échangé uniquement à travers les réseaux. Lorsque je passe devant le stand de JMC et je me retrouve face à une immense photo de ma tête avec leur nouvelle canne dans les mains. C'est un cliché que nous avions fait en Slovénie quelques mois auparavant. Même si ce n'est pas une affiche dans le métro, c'est amusant et gratifiant. Niveau transparence cette année, on repassera !
Quel regard portes-tu sur la pêche en France ?
Il m'est difficile de parler de la pêche en France sans évoquer le sexisme. Certes, c'est quelque chose qui touche d'autres sports, mais il est encore bien trop ancré et vieillot dans celui-là. Je n'ai pas envie de faire une longue tirade sociologique, mais c'est assez décourageant lorsque l'on est exclu des conversations d'entrée de jeu, d'être considérée comme accompagnatrice et non pas actrice et de devoir s'imposer constamment. Les pêcheuses sont plus considérées à l'étranger et ce serait super de plus inclure les femmes qui pêchent en France comme proposer plus de waders et de vêtements pour les femmes, éviter les remarques déplacées ou blagues qui ne font pas rire les concernées, s'intéresser vraiment à ce qu'elles disent et les inviter dans la discussion… Plein de petites choses que chacun peut faire pour faire grossir cette communauté et lui donner plus de poids. Les marques et institutions ont aussi leur rôle à jouer comme recruter plus de bonnes pêcheuses ou leur accorder de la visibilité (même si la preuve ça se fait de plus en plus !).
De façon générale, j'aimerais qu'on se serre un peu plus les coudes entre pêcheurs, peu importe la technique utilisée ou le poisson pêché. Il y a des fédérations ou des collectifs qui se bougent vraiment pour faire bouger les choses et c'est très motivant ! Plus on arrivera vers un consensus, plus on aura une force de frappe et je pense qu'il est possible de faire de grandes choses ici !
Un conseil pour les pêcheurs qui souhaitent un jour intégrer la Team de Pro-staff ?
J'avoue ne pas être sûre d'être la bonne personne pour donner des conseils, que ce soit Fiiish, JMC-Mouches de Charette ou encore hPa, ce sont toujours eux qui sont venus vers nous, à un stade où nous n'imaginions même pas cela possible. Nous n'avions vraiment pas beaucoup d'abonnés et nous ne pensions pas que cela allait arriver si vite. Si cela peut encourager certains, ce n'est absolument pas le nombre de followers qui compte, mais bien la passion et le travail mis en avant. C'est toujours une certaine pression et du travail d'être dans une Team Pro-staff, il faut en avoir conscience, ce n'est pas juste profiter des envois de matériel. Rester 100 % soi-même et motivé, je pense que c'est déjà un bon début !
