Pro-Staff / Mattéo Pergent : « Aussi loin que je me souvienne, la pêche m'a toujours fasciné »

Pro-Staff #39 -Mattéo Pergent est ambassadeur des marques hPa, Fiiish et JMC-Mouches de Charrette. Féru de pêche, mais aussi de photographie et de voyages, il a fondé avec sa copine une association de production audiovisuelle pour partager sa passion de la pêche.

Bonjour Mattéo, peux-tu te présenter aux lecteurs de Peche.com ?

Eh bien bonjour à tous, moi c'est Mattéo, et du haut de mes presque 26 ans je glisse tout doucement vers la trentaine. Je suis originaire du Sud Meusien et depuis peu, j'ai pris le cap de la Bretagne. Après avoir pas mal vadrouiller entre la Meurthe-et-Moselle et la Bourgogne ces dernières années dans le cadre de mes études, c'est au Relecq-Kerhuon dans la banlieue de Brest que j'ai posé mes bagages pour quelque temps.

Aujourd'hui, je suis président d'une petite association de production audiovisuelle (ndlr : The Fin Chasers Media) que j'ai fondé avec Émeline, ma copine et nous avons la chance d'être partenaire des marques hPa, Fiiish et JMC – Mouches de Charette depuis deux saisons.

Tu peux nous parler de tes débuts en matière de pêche ?

Les beauté de ces poissons mérite à elle seule les heures de route
Les beauté de ces poissons mérite à elle seule les heures de route

Je ne saurai vous dire si c'est ma passion pour le monde aquatique qui m'a conduit à la pêche ou bien l'inverse, mais une chose est sûre, c'est qu'aussi loin que je me souvienne la pêche m'a toujours fasciné. C'est sur les bords de la Méditerranée que j'ai attrapé mon premier poisson, une petite daurade royale au bouchon à l'entrée d'un port, le premier d'une longue série.
Depuis, j'ai toujours été un peu « touche à tout », tantôt captivé par la diversité des poissons que des techniques qui s'offraient à moi pour les capturer. C'est donc naturellement que de retour en eau douce, j'ai pratiqué la pêche au coup dans les petits canaux autour de la maison, le chevesne à la cerise, le barbeau au waggler et au fromage. Ou encore toutes les pêches de la truite, de la longue coulée au vairon manié, en passant bien évidemment par le toc et la cuillère.

C'est à l'adolescence que je commencerai à gagner quelque peu en technicité, notamment grâce au boum du Street Fishing, initié par Fred Miessner, et à l'émergence des Skyblogs (l'ancêtre des réseaux sociaux pour les plus jeunes). Avec mon binôme de l'époque, toutes les occasions étaient bonnes pour aller terrasser perches, brochets et chevesnes après l'école.

C'est un peu par obligation que je me suis lancé dans la mouche, il y a une douzaine d'années, après avoir vu nombre de gros chevesnes gober inlassablement les gravillons précipités dans la rivière par le passage des badauds sous les ponts de la ville de Bar-le-Duc qui était, et est encore un parcours no-kill exclusivement mouche.
Après un détour de quelques saisons à la recherche de la carpe, c'est la rencontre de celui qui est aujourd'hui l'un de mes meilleurs amis et mon mentor que je suis naturellement revenu à la pêche à la mouche et au leurre qui composent toutes deux la majeure partie de mes saisons, que ce soit en France ou à l'étranger.

Surprise de taille avec ce joli redfish guadeloupéen
Surprise de taille avec ce joli redfish guadeloupéen

Quand, comment et pourquoi avoir accepté d'être Pro-Staff ?

En avril 2020, nous avons fondé Émeline et moi l'association de production The Fin Chasers media dont nous sommes encore aujourd'hui les seuls acteurs. Passionnés de pêche, mais aussi de photographie et de voyages, nous avions à cœur de développer une structure qui puisse encadrer notre activité et nous aider à nous organiser afin de produire un contenu de qualité, et à terme participer à des festivals de courts-métrages et produire du contenu audiovisuel à destination du grand public.

Par ailleurs, pour ma part j'ai toujours tenu à distinguer mes activités, c'est en ce sens que j'ai toujours eu des comptes dédiés à la pêche séparés de mes comptes « personnels » sur les différents réseaux sociaux (Facebook & Instagram principalement) ce qui m'assurait déjà une certaine forme de visibilité.

Peu de temps après la fondation de l'association, au cours de notre année de césure en 2021 et en préparation du premier voyage de pêche de l'année, nous avons été contactés par Renaud, le créateur de la marque d'équipement d'outdoor hPa qui était intéressé par notre profil dans le cadre d'un partenariat. Étant déjà consommateur de ses produits depuis quelques saisons, et après plusieurs échanges téléphoniques, c'est avec plaisir que nous avons accepté.

Pouvoir compter sur la fiabilité de son matériel, une clé essentielle dans la traque des truites à vue
Pouvoir compter sur la fiabilité de son matériel, une clé essentielle dans la traque des truites à vue

Cette même année, nous avons réalisé un road trip de trois mois et demi à bord de notre Berlingo sommairement aménagé en Scandinavie, voyage au cours duquel nous avons eu l'occasion de produire une certaine quantité de contenus. C'est au retour de ce voyage que plusieurs marques sont entrées en contact avec nous. Deux d'entre elles ont retenu notre attention, Fiiish et JMC – Mouches de Charette.

Comme nous leur avons évoqué lors de nos entretiens respectifs, nous avons une vision des choses où nous voulons conserver une certaine forme de liberté éditoriale dans nos contenus, et nos emplois du temps sont toujours assez fluctuants, ce qui n'est pas toujours évident à appréhender pour une marque, mais au terme d'un certain nombre d'échanges nous sommes arrivés à un accord commun.

Les partenariats n'ont à nos yeux jamais été une finalité, et nous accordons énormément d'importance à collaborer avec des marques qui partagent avec nous une vision commune et un désir de se pousser mutuellement vers le haut, même à notre petite échelle. Dit un peu grossièrement, avec ou sans partenaires nos projets suivraient leur cours, mais si cela peut être bénéfique au plus grand nombre, il n'y a que des avantages à en tirer. C'est pourquoi la dimension humaine des échanges que nous avons, et qui se confirme dans les relations que nous entretenons encore aujourd'hui nous confortent dans l'idée de collaborer avec ces deux marques.

Être ambassadeur, cela veut dire quoi pour toi ?

Combat en force avec un joli ombre de la Soca
Combat en force avec un joli ombre de la Soca

Sur le plan personnel, déjà, c'est une grande fierté de représenter les couleurs des marques qui nous ont fait confiance. Il y a aussi un sentiment de reconnaissance non-négligeable à l'idée que notre travail plaît. Nous mettons beaucoup de temps et d'énergie dans la production de nos contenus malgré des emplois du temps pas toujours évidents et c'est toujours galvanisant de voir que même à sa petite échelle notre contenu trouve son public.

D'autre part, j'ai la chance depuis quelques semaines d'avoir intégré l'équipe de communication de l'entreprise Fiiish, et je me situe donc de l'autre côté de la ligne depuis peu. Bien que ce soit déjà quelque chose de perceptible en tant que « simple » ambassadeur (avec de très gros guillemets), la responsabilité inhérente aux pro-staff est encore plus palpable. En effet, ces équipes sont un des éléments-clés de la stratégie de communication des entreprises qu'elles représentent, et sur leurs épaules reposent l'intégrité et la crédibilité de la marque. Que ce soit par leur présence sur les réseaux sociaux, au contact des clients lors des animations magasins ou encore au bord de l'eau, les ambassadeurs sont le porte-étendard de la marque et les garants de leur image.

De plus, l'ambassadeur se doit d'être le pont entre la marque et ses utilisateurs finaux, ses capacités à transmettre et à partager son expérience et son savoir sont donc des éléments essentiels.

Ton plus beau souvenir, ou une anecdote, en tant que Pro-Staff à partager avec nos lecteurs ?

Premier black-bass espagnol au Blaster Shad
Premier black-bass espagnol au Blaster Shad

Demander à un pêcheur de ne donner qu'un souvenir ou une anecdote n'est déjà pas chose aisée tant il se passe de choses au cours d'une saison, alors ça multiplié par 5, 10 ou 20, vous imaginez...

Pour ma part, ma plus belle anecdote en ce qui concerne Fiiish se cristallise plus autour de l'humain que du poisson. C'était en février dernier, à l'époque je vivais à Madrid et nous venions tout juste de signer nos contrats lorsque j'ai reçu un appel de Julien, le responsable des médias digitaux de l'entreprise Fiiish, pour me dire qu'une partie de l'équipe se rendait sur les bords du lac d'Orellana la Vieja à l'occasion du 'Big Bait Shake', un petit salon organisé par le distributeur espagnol de la marque réunissant des passionnés de Big Bait en tous genre et quelques marques.

On me parle d'une rencontre avec les membres de l'entreprise avec laquelle je viens de signer, de pêche et de matériel. Ni une ni deux mon week-end était planifié, mon hôtel réservé et ma voiture chargée cap au sud ! C'est sur les bords du lac que je rencontrerai l'équipe ainsi que nos homologues espagnols pour ce qui allait être un week-end riche en rencontre. Tout de suite intégré à l'équipe Fiiish bien que je sois venu initialement en visiteur, le contact s'est fait naturellement et a conforté notre choix de partenariat commun. Nous avons ainsi pu partager quelques brèves sessions (où j'aurais notamment l'occasion de prendre mon premier black-bass espagnol au Blaster Shad) ainsi qu'une poignée de repas franchement très conviviaux en compagnie de l'équipe, mais également de nos confrères espagnols.

Quel regard portes-tu sur la pêche en France ?

Je ne vais pas me faire que des copains ici (rires). Pour être tout à fait honnête, je ne regarde plus vraiment ce qu'il se fait en France, ou très peu. La plupart de mes sources d'inspiration proviennent de l'étranger.

En premier lieu, je trouve que beaucoup de pêcheurs français se prennent trop au sérieux. Ajoutez cela aux biais induits par les réseaux sociaux et on se retrouve souvent avec une espèce de surenchère constante pour le dire poliment. Aussi dévorante la passion soit-elle, il ne faut pas oublier que ça ne reste « que » de la pêche, et pour avoir vu à l'œuvre certains des meilleurs moucheurs de notre génération, bien souvent le talent parle pour lui-même et on ne peut qu'être admiratif devant une telle maîtrise.

Par ailleurs, mon expérience à l'étranger me permet souvent de remettre en perspective ce qu'il se passe chez nous, et franchement, je suis plutôt pessimiste quant à la suite des événements.

Il faut dire que nous payons les frais de plusieurs décennies d'immobilisme de la part de nos instances ayant conduit à une dégradation certaine de nos milieux aquatiques et à un appauvrissement des populations piscicoles. Étant principalement à la recherche des salmonidés, et notamment sur les rivières de Franche-Comté, c'est un constat qui peut difficilement être mis en doute. Ce qui m'agace le plus c'est que nous disposons probablement de l'un des territoires au potentiel halieutique les plus intéressants d'Europe occidentale, mais que nous ne le mettons pas en valeur. En France, il est quand même bon de rappeler que nous trouvons les deux souches de truites farios existantes, dans le monde seuls les Espagnols partagent avec nous ce privilège, des rivières à truite de différents types, des chalks streams, des rivières acides, calcaires, de montagne, de plaine... Nous disposons de deux massifs montagneux majeurs que sont les Alpes et les Pyrénées avec tous deux des profils radicalement différents. Sur le plan du carnassier également la diversité des milieux et des espèces n'est plus à démontrer, idem pour la mer avec deux façades maritimes fondamentalement opposées ou encore la carpe, avec quand même disons-le, parmi les plus gros spécimens d'Europe que nos voisins nous envient d'ailleurs.

L'émotion du premier tarpon à la mouche
L'émotion du premier tarpon à la mouche

Et malheureusement, malgré tout ça, la plupart de nos pêcheurs français mettent le cap sur l'étranger si tant est qu'ils en aient les moyens. Il n'y a pas un problème ?

L'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs, mieux entretenue ? Peut-être, et bien qu'il faille tout de même remettre en perspective bon nombre de pratiques mises en place chez nos pays voisins. Force est de constater que pour certains, ils ont réussi à valoriser leurs parcours halieutiques là où nous avons échoué.

Fort heureusement, les mentalités évoluent et une poignée de nouveaux irréductibles s'engage pour faire bouger les choses. On pourrait mentionner par exemple l'association des pêcheurs de Madine, la fédération du Lot ou encore les actions de la fédération de Bretagne pour ne citer qu'eux, qui s'engagent pour la valorisation de leurs milieux.

On peut également être optimiste à la vue des jeunes espoirs de l'équipe de France de pêche à la mouche, avec lesquels j'ai, pour certains, la chance de partager l'équipe JMC – Mouches de Charette qui sont en bonne voie pour gravir les échelons et qui sont pour la plupart très engagés dans leurs territoires respectifs.

Un conseil pour les pêcheurs qui souhaitent un jour intégrer une Team de Pro-Staff ?

Allez au bord de l'eau, pêchez, engagez-vous de quelque manière que ce soit, mais surtout faites-le pour vous avant tout.

Aujourd'hui au bord de l'eau ou en salon on croise beaucoup de jeunes (et de moins jeunes d'ailleurs) qui commencent la pêche avec le sponsoring, ou plutôt le partenariat comme finalité. On se retrouve alors avec énormément de profils similaires, qui suivent des tendances tant en matière de production de contenus que de techniques, ce qui pour moi n'est pas forcément la meilleure des approches.

En fait, ce qu'il faut bien saisir c'est que dans une team de pro-staff, il y a une multitude de profils différents mais complémentaires, certains seront davantage sollicités pour la qualité de leur photos ou de leur rédactions, d'autres pour leur participation dans diverses compétitions, d'autres encore pour la qualité de leur retour techniques ou encore pour leur implication dans la pêche à l'échelle locale. L'ambassadeur idéal étant bien sur celui qui réunit toutes ces qualités.

Pour autant, le dénominateur commun à tous ces profils est l'expérience, et pour cela, il n'y a pas de secret, il faut pêcher !

Un dernier regard avant de lui rendre sa liberté
Un dernier regard avant de lui rendre sa liberté

La bonne question à se poser est alors plus de l'ordre de « Qu'est-ce que je pourrais apporter à la marque ? » Plutôt que « Qu'est-ce que je pourrais en obtenir ? ».

Je rajouterai également que le fait d'intégrer une équipe implique un travail qui nécessite une certaine organisation, être pro-staff ce sont des avantages, mais aussi des engagements pris envers la marque, il faut pouvoir être disponible, mobile et en mesure de rendre à la marque ce qu'elle est capable de nous donner, comme dit plus haut, c'est une relation qui doit être donnant-donnant. Il est donc important d'être sûr d'avoir une vision des projets qui soit commune pour que cela ne devienne pas une corvée.
Néanmoins, partager ce genre de relation est une formidable expérience, et l'occasion de rencontrer et d'échanger autour d'une passion commune, alors si vous vous sentez prêts et que la bonne occasion se présente, foncez !

Plus d'articles sur le thème