Interview / Zander pro 3, épisode 3 « on a pêché gros et vite pour sélectionner »

Le 3ème épisode est synonyme du début de la manche du bord qui tous les ans est décisive pour la victoire finale. Elle est souvent pleine de déconvenues pour bon nombre de compétiteurs, mais aussi parfois l'occasion d'un spectacle incroyable !

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Un festival !!! 53 en une demi-journée, c'est vraiment énorme ! Le contrat est déjà rempli à mi-journée ! Et puis un doublé au premier lancer, vous ne nous l'aviez pas encore fait.

Tony : Effectivement, on n'avait pas fait ça encore ! (Rires). Alors pour être précis, on fait 53 sandres en 2h30 de pêche ; En fait ce qu'on ne voit pas dans l'épisode, c'est qu'on commence plus tard, car on a environ 3 heures de route pour arriver sur la zone, et du coup on débute la pêche vers 9 h.

On a vraiment serré les fesses tout le trajet et même toute la semaine (on a trouvé ce spot 5 jours avant la manche), car nous étions tributaires de pas mal de paramètres et notamment du débit car en Espagne, il y a beaucoup de barrages. Dans ces conditions, la pêche peut totalement changer du jour au lendemain.

La manche du bord est le moment particulièrement attendue par Stéphane et Tony car ils savent pouvoir frapper un grand coup !
La manche du bord est le moment particulièrement attendu par Stéphane et Tony, car ils savent pouvoir frapper un grand coup !

Lors du préfishing les résultats de vos pêches étaient aussi indécents ?

Tony : Non, car on n'avait pas insisté. On les avait trouvés et bien trouvés sur la zone en préfishing, mais quand tu sais que tu as une compétition à suivre tu les laisses tranquilles évidemment. Mais clairement on savait qu'ils étaient là et c'est pour ça qu'on a accepté de faire beaucoup de kilomètres en voiture et en randonnée pour accéder à ce spot.

53 sandres en 2h30, peu peuvent se vanter d'avoir réussi un tel exploit !
53 sandres en 2 h 30, peu peuvent se vanter d'avoir réussi un tel exploit !

Tu parles d'un endroit secret, ça veut dire vierge de toute pêche ?

Tony : C'est un spot que l'on a découvert en préfishing grâce à notre ami Pédro, car on a énormément travaillé avec lui. On ne le dira jamais assez, mais c'est un travail d'équipe et on n'est pas que deux en réalité dans l'équipe, mais trois. Alors un grand merci à Pédro ! Il y est pour beaucoup dans notre réussite.

C'est effectivement un endroit totalement préservé et accessible uniquement à l'aide d'un 4X4. C'est un lieu totalement préservé de toute pression de pêche, et même de toute activité humaine.

Pour atteindre leur spot, Tony et Stéphane ont du réaliser un trajet de 3 heures en 4 et en randonnée.
Pour atteindre leur spot, Tony et Stéphane ont dû réaliser un trajet de 3 heures en 4X4 et en randonnée.

Tu peux nous expliquer la configuration du spot ?

Tony : En fait, si on regarde les rives, on peut comprendre la configuration de la zone. Ceux sont des pics de roche très abrupts et très coupants. On lance dans environ 8 à 9 m sur un plateau et au pied de la falaise où on est posté il y a environ 6 mètres. Sur la zone, on trouve au loin les petits, puis les moyens plus près et les plus gros étaient vraiment à nos pieds. Ce n'est pas simple à pêcher et d'autant plus que le niveau avait augmenté d'1m40 par rapport à notre préfishing, mais ils étaient toujours là !

On voit que Relax pêche un spot profond (9 à 10m) en remontant la pente , peux-tu nous expliquer comment procéder pour bien pêcher ce type de spots ?

Tony : Pour pêcher en remontant des pentes assez raides, ce qui est déterminant c'est de trouver le bon grammage et la bonne densité du leurre pour rester proche du fond sans s'accrocher. On effectue principalement une pêche en linéaire avec quelques reprises de contacts sur le fond. Mais si tu es trop lourd, tu as tendance à t'accrocher bien trop souvent, car ce sont des spots avec pas mal de roches et d'obstacles.

Le matériel est important aussi et il faut des cannes longues pour pouvoir contrôler sa bannière et avoir de l'amplitude.

Pour pêcher des rives abruptes, la longueur de canne est un paramètre très important.
Pour pêcher des rives abruptes, la longueur de canne est un paramètre très important.

D'ailleurs, Relax est en Espagne aussi. Sont-ils sur une zone que vous avez déjà pêchée ?

Tony : Je ne pense pas, mais en réalité, je ne sais pas car je n'arrive pas à identifier sur quel lac ils sont. Je ne reconnais pas ce pont que l'on voit derrière. Ils disent être en Extramadure donc sans doute un des grands lacs. En plus, on ne peut pas dire que j'ai un grand sens de l'orientation (rires) et puis tous les lacs se ressemblent et sont immenses donc tu peux très bien connaître un lac sans être allé sur la même zone.

Le premier spot est constitué d'une falaise rocheuse suivie d'un plateau. Les plus gros sandres étaient au pied de la falaise ce qui rendait la tâche compliquée.
Le premier spot est constitué d'une falaise rocheuse suivie d'un plateau. Les plus gros sandres étaient au pied de la falaise ce qui rendait la tâche compliquée.

L'accès au second spot a l'air plus compliqué ? La configuration est-elle différente du premier et la population de poissons aussi ?

Tony : C'est une petite baie qui concentre des poissons, beaucoup moins que le spot précédent. Mais pendant le préfishing nous en avions touché des plus gros, d'où notre changement de stratégie.

L'accès est une nouvelle fois compliqué et on marche pas mal, car c'est une zone aride où il y a uniquement des vaches, des vautours, des brebis et des sangliers, donc il n'y aucune route… Il faut un bon 4X4 et marcher. Heureusement qu'on avait le 4X4 de Pédro, car on avait tout notre matériel, mais aussi celui du caméraman !

En bateau, tu avais principalement opté pour un blank 705HM de NFC, quelle est l'option choisie du bord ?

Tony : Alors là on est parti sur le Statement 766 de Rodbuilders Républic et le 807 HM de NFC, car on  avait besoin de cannes plus longues pour réussir à contourner ce caillou au bord. On avait aussi besoin de puissance pour extraire les poissons et pouvoir lancer des plus gros leurres pour sélectionner.

On ne le voit pas à l'écran, mais le caillou devant nous gêne beaucoup et je casse même sur un joli poisson qui aurait compté pour le top 5, car ma tresse frotte sur la roche.

Le débit est un paramètre déterminant pour la présence et l'activité des sandres, ce n'est pas Nays qui dira le contraire.
Le débit est un paramètre déterminant pour la présence et l'activité des sandres, ce n'est pas Nays qui dira le contraire.

De même, tu nous avais confié avoir pêché principalement au BM 120 en 12 et 18 grammes, du bord on voit que les leurres ont changé !

Tony : Alors, là on pêche plus lourd et gros, car on veut sélectionner et aussi pêcher vite étant dans un objectif de nombre. Il faut bien se rendre compte que notre leurre n'avait parfois pas le temps de toucher le fond tellement les petits sandres sont nombreux et rapides. Donc, on pêche plus gros pour sélectionner et vite pour les enchaîner.

On pêche vraiment très vite pour en rentrer le plus possible, du coup on pêche surgrammé ! Moi je suis sur du Black Minnow 140 et 160 (en 20 et 30 gr) pour que les plus petits tapent dedans, mais ne se piquent pas. Stéphane, quant à lui, est au Crazy Paddle Tail 150 et 180 donc avec des têtes plombées de 20,30 et 35 grammes.

Du coup, entre la canne longue et des leurres lourds, on pouvait vraiment pêcher au pied du tombant au ras de la roche, là où étaient postés les plus gros. Un petit leurre se serait fait coffrer tout de suite et on n'aurait pas pu sélectionner les plus gros.

Les lacs espagnols regorgent d'ablettes et un coloris bleu est alors très efficace mais face à des sandres opportunistes ce n'est pas le facteur clef.
Les lacs espagnols regorgent d'ablettes et un coloris bleu est alors très efficace, mais face à des sandres opportunistes, ce n'est pas le facteur clef.

Stéphane explique que le bleu est idéal pour imiter les ablettes nombreuses sur la zone. Est-ce que ce coloris a vraiment fait une différence ?

Tony : En vrai, je ne pense pas, mais aç rassure toujours de le penser, car les sandres sont sur des ablettes sur cette zone. Mais je suis sûr malgré le nombre de poissons que l'on fait, on est sur des poissons postés et non en chasse, ils sont juste très nombreux. Et de ce fait, ils sont opportunistes et attaquent les leurres qui passent à proximité. Donc, je ne pense pas que le coloris soit vraiment déterminant.

Il faut aussi comprendre que les sandres en Espagne, du fait de l'eau chaude et de la concurrence alimentaire importante, ont toujours besoin de se nourrir un peu et dès qu'une opportunité se présente, ils la saisissent.

Tous les poissons que l'on capture sont vraiment concentrés et sur une petite zone d'environ 300 m2. C'est un petit espace, mais si tu lances en dehors de cette zone, tu ne prends pas une touche.

Tony et Stéphane pourront ils conserver le point du top 5 ?
Tony et Stéphane pourront-ils conserver le point du top 5 ?

Hâte d'être au prochain épisode pour voir si vous pouvez décrocher le point du Top 5

Tony : Nous aussi on a hâte, mais clairement, là, on leur a mis un petit coup de pression lors du call et ils ont tous changé de stratégie et laisser tomber le nombre. L'objectif est rempli, mais, on espère faire un gros coup et une surprise sur le top 5. Sur le premier spot il y avait forcément des 80 cm dans le tas, mais on ne les a pas pris. Ce ne sont pas les plus rapides et on n'a pas réussi à les capturer, on espère augmenter notre top 5 sur le second spot !

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