Perche en petite rivière, les animations pour les pêches hivernales

© Thierry Lecouple

L'animation d'un leurre, quel qu'il soit, doit être en accord avec le niveau d'activité des poissons. L'hiver correspond à la saison où les poissons, sans cesser de s'alimenter, sont les moins actifs. Voyons ensemble comment convaincre les zébrées engourdies.

Écoutez cet article

L'animation que l'on imprimera à notre leurre sera essentiellement conditionnée par l'activité des poissons largement ralentie dès la transition entre la fin de l'automne et l'hiver du fait d'un refroidissement significatif de la température de l'eau. Comme j'ai déjà pu le dire dans de précédents articles, les poissons étant des animaux à sang froid, leur niveau d'activité est largement conditionné par la température de l'eau. Ceci s'explique par un ralentissement significatif du métabolisme. Le temps de digestion est allongé et les fenêtres d'activité alimentaire d'autant moins fréquentes. Ceci étant dit, les poissons continuent de s'alimenter et il y a toujours possibilité de stimuler leur instinct de prédateur.

Une animation lente du leurre canne haute afin de rester dans un plan le plus vertical possible.
Une animation lente du leurre canne haute afin de rester dans un plan le plus vertical possible.

Motif d'animation

Le leurre devra travailler le plus possible sur le plan vertical. Dans l'esprit, sa présentation va se rapprocher en quelques sortes de celle d'un montage Drop shot. L'animation s'effectuera donc canne haute et sera caractérisée par une succession de twitches plus ou moins ample tout en ne récupérant pas sa ligne trop rapidement.

Effectivement, alors qu'il est largement admis qu'il faille, du printemps à l'automne, animer vivement son leurre, et surtout sans marquer de pause pour ne pas risquer de voir la perche s'en détourner, en hiver les choses sont bien différentes. Les poissons sont plus indécis, donnent l'impression de se poser des questions avant d'éventuellement se saisir du leurre. Il est très fréquent d'observer les poissons monter sur le leurre lors des tirées puis redescendre dessus lors des relâchers.

Il va donc falloir laisser le temps à votre leurre de traverser la colonne d'eau, de la surface jusqu'au fond, pour finalement se poser sur le substrat. Régulièrement les perches ramasseront le leurre totalement inerte.

Tout ça est très bien mais pourquoi ne pas utiliser le Drop shot dans ce cas, me direz-vous ?

Belle perche de petite rivière qui a littéralement gobé le shad.
Belle perche de petite rivière qui a littéralement gobé un petit shad.

Le Drop shot

Selon la conception que j'ai de cette pêche légère itinérante de la perche en petite rivière, celle-ci a pour moi comme principal intérêt sa sobriété, compte tenu du peu de matériel nécessaire à sa mise en oeuvre. Une canne, quelques leurres et une épuisette, rien de plus.

Je considère le Drop shot (et je suis loin d'être le seul !) comme un montage redoutable pour la pêche des percidés, qui plus est dans les eaux froides typiques de l'hiver. Car il va permettre dans ce contexte de pêcher très lentement voire sur place, en tendant et détendant sa bannière sans décoller le plomb du fond.

Seulement voilà, un montage Drop shot ne sera pas la solution à la totalité des contraintes liées à ce type de milieu (skipper un montage Drop shot sous les frondaisons n'est pas idéal par exemple) ce qui nécessiterait que j'embarque au moins deux cannes avec moi. Une canne en Drop shot, et une autre avec un leurre souple monté sur tête plombée.

Je préfère donc m'en passer et trouver des solutions concernant la présentation de mes leurres (voir article "Perche en petite rivière : misez sur une présentation naturelle au début de l'hiver !") mais il s'agit d'un choix personnel car un montage Drop shot constitué d'un petit hameçon texan et d'un lest de 3 g est redoutable dans bien des situations. À vous de choisir !

Plus d'articles sur le thème