Remise en route et choix de la stratégie
Pour la pêche en réservoir, il est toujours bon d'avoir plusieurs cannes montées pour faire face aux différentes situations et à l'humeur des poissons.
Personnellement je monte souvent entre 4 et 5 cannes selon l'époque et le réservoir en question. De la soie flottante à la soie très plongeante, les cannes sont tout d'abord armées de mouches qui couvriront la plupart des situations. Puis en fonction des conditions, il faut affiner la pêche et le choix de la stratégie à adopter.
Le réservoir du Parc Ar Bihan dans le Morbihan se trouve à 1h15 de mon domicile et j'y vais plusieurs fois par saison (automne/hiver). Il fait 1,7 hectares et présente un profil peu profond dans l'ensemble, avec de nombreuses zones d'herbiers, et un secteur plus creux. Il est possible de pratiquer toutes les techniques de pêche en réservoir, de la pêche de bordure à vue à la pêche en sèche, mais aussi au streamer et une pêche plus près du fond. Cette année les niveaux sont plutôt bas et les herbiers au ras de la surface sont présents sur de nombreux secteurs.

Les pêches de surface sont souvent efficaces surtout en tout début de saison, quand les eaux ne se sont pas encore trop refroidies et les truites près de la surface, et notamment avec les poissons fraîchement introduits.
Dans ce contexte de poisson "frais", il est souvent bon de commencer par des pêches agressives qui permettent de déclencher les truites qui ne connaissent pas encore la musique. Une soie flottante, montée avec un ou deux streamers de couleurs vives, et ramenée par des animations rapides à très rapides permet de rapidement toucher les premiers poissons. Dans ce cas, le rose et l'orange, mais aussi le brillant (sparkler) sont souvent les plus prenants. Les blobs sont aussi très bons dans ces conditions.
Cela me permettra de prendre quelques truites dès les premiers lancers avec des actions sympathiques où les poissons poursuivent la mouche à toute allure en créant une vague derrière la mouche !
C'est amusant un moment, mais après si les captures sont trop nombreuses, cela devient un peu lassant. Il est temps de changer de technique pour s'amuser différemment.

Pêche en sèche pour le plaisir !
Les truites tournent et se baladent dans le plan d'eau. Avec ce beau soleil, il est facile de les repérer. Dans ce réservoir, mais c'est aussi le cas sur d'autres, les poissons aiment être en groupe, petits et grands. La concurrence alimentaire qu'elles ont connus dans leur bassin fait qu'elles sont agressives et si l'on arrive à intercepter leur déplacement, ou poser délicatement proche du banc, il n'est pas rare de prendre plusieurs poissons.
Je monte une imitation de tipule ou cousin, car c'est de saison même s'ils sont peu présents lors de cette journée. Une belle bouchée est toujours efficace en début de saison.
En lançant dans les zones peu profondes au-dessus des herbiers, les truites viennent bien les prendre. Les gobages sont soit rapides et violents, soit tout en douceur. Il faut donc adapter son ferrage en conséquence. Que c'est beau de les voir monter franchement sur ces mouches. Cela procure toujours autant de plaisir. Si la mouche n'est pas prise quelques secondes après le posé, de petites animations pour créer des vibrations permettent de stimuler les truites.

Lorsqu'elles boudent cette mouche ou sont plus réticentes, une imitation de chiro émergent est une très bonne option. C'est la base de l'alimentation des poissons en lac.
Tout d'abord en employant une seule mouche flottante, les truites seront bien intéressées par mes imitations de types chiro emerger et shipman buzzer. J'en ferai un certain nombre de cette façon.
Puis lorsque les remous sont moins présents, que l'activité se calme, un montage à deux mouches permet de prendre d'autres poissons notamment sur la nymphe légère qui sera en potence quelques centimètres sous la surface.

Une accalmie et des cormorans qui viendront déranger les truites !
Après une petite pause déjeuner rapide, les truites semblent moins actives. J'en prendrai en alternant les techniques du matin. Pêche rapide notamment au blob, et pêche au chiro à deux mouches. Puis c'est le calme plat, même en changeant de spot.
Je monte une canne en soie plongeante pour pêcher plus près du fond dans la zone aval du lac, pour voir que les truites ne sont pas descendues d'un cran car les cormorans débarquent de nouveaux et viendront les perturber. Ils en avalent d'ailleurs trois devant moi. Un vrai fléau cet oiseau !
Pas de gros résultat en pêchant de cette façon mais en lançant très loin, je prendrai deux truites. Est-ce la technique proche du fond, ou le fait d'avoir lancer dans leur zone de « retranchement » ?

Puis, j'ai envie de me balader et d'essayer de trouver des truites dans les bordures. Je n'en verrai que très peu, mais je trouve une zone, dans la partie amont, où des poissons sont « réfugiés ». Elles sont dans peu d'eau, car le lac est bas du fait du manque de précipitations, et je peux les attaquer en sèche. Je monte à nouveau mon imitation de cousin, la fameuse « daddy long legs » en taille moyenne, et pêcherai un peu à vue, mais aussi sur de petits remous. Je ferai monter plusieurs truites dans ces conditions et prendrai du plaisir à les faire monter alors que le reste du lac est toujours calme.
Après ces quelques poissons en sèche, je décide d'en rester là pour cette sortie. Un bon moment avec une alternance d'activité et de techniques employées.
La prochaine sortie sera certainement dans l'autre réservoir breton dans les Côtes d'Armor à Saint Connan. Un lac de 9 hectares, plus sauvage, où il est possible de pêcher aussi en barque.

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