Peu de matériel pour débuter
Bars et mulets se côtoient en permanence que ce soit le long des côtes, sur les plages, ou encore en estuaire, et même sur les parties basses de la plupart des rivières côtières. Que ce soit à vue ou en prospection, leur pêche est très intéressante et nécessite peu de matériel pour faire ses premières prises. Une canne, même typée réservoir, pour ne pas investir, peut faire l'affaire. Rajoutez un moulinet muni d'une soie flottante et quelques mouches suffisent pour en découdre avec ces poissons de sports, combatifs et puissants. Ils feront bien plier le carbone de vos cannes et vous apporteront de belles sensations.

Pêche du bar sur la côte et en estuaire
De plus en plus pratiquée, la pêche du bar à la mouche a fait ses lettres de noblesse.
Nous avons la chance que le bar vive parmi un vaste type de milieux ce qui permet, d'une part de le rencontrer dans de nombreux départements français, mais aussi d'offrir un large choix pour celui qui souhaite le rechercher dans un habitat qui lui correspond : mer ouverte, plages, sur la côte, sur les îles et dans les estuaires et rias. Pour ne rien gâcher, il nous emmène là où les paysages sont souvent superbes, dans un environnement sauvage, naturel et dépaysant pour nous pêcheurs en eau douce.
Le bar est un super prédateur qui a un large spectre de proies : maquereaux, sardines, lieux, lançons, sprats, et autres petits poissons fourrages, mais aussi vers, crevettes et crabes sont consommés quotidiennement par les bars.
C'est un poisson passionnant de par son alimentation très variée et, de ce fait, son comportement. Il est méfiant, rusé et très opportuniste. Il sait s'adapter parfaitement à son environnement et du coup, vivre aussi bien dans les profondeurs comme venir happer crabes et crevettes avec le dos ou la queue hors de l'eau !
Sa saison de pêche courre d'avril à fin novembre. Pour les pêcheurs en eau douce, cela permet d'allonger considérablement notre saison, mais aussi de diversifier notre pêche.
Voyons comment aborder sa pêche en fonction du milieu dans lequel vous pourrez le rencontrer fréquemment.

En pleine mer :
Si vous avez la possibilité de louer un kayak, un paddle ou de sortir en bateau, vous pourrez tenter le bar en pleine mer. Privilégiez les bordures, les pointes, les plateaux rocheux et les courants. Il ne sert à rien de trop s'éloigner et consommer du carburant, les bars se baladent près des côtes et souvent dans peu d'eau (moins de 5 m). Regardez les oiseaux marins, comment les courants se forment et cherchez à pêcher là où les fonds changent. Les bars adorent se camoufler et se tenir à la limite des changements de substrats (sable/algues par exemple). Les pointes rocheuses, baies, anses ou zones avec changement de milieu sont toujours de bons postes.
Une soie intermédiaire est souvent plus efficace pour garder votre mouche dans la bonne couche d'eau, en dérive, terminée par une pointe de 2,5 mètres en 25 à 30°. Une fois n'est pas coutume, des streamers de 10 à 15 cm de coloris tan, gris, blanc ou dos bleu, olive devraient vous rapporter quelques prises. Changez régulièrement de mouches en l'absence de touche et pour trouver le menu du jour.
Sur les plages :
Non loin des baigneurs, les bars profitent de cette agitation qui attire le menu fretin. Tôt le matin et en soirée, avant ou après une bonne journée passée sur la plage en famille, vous pourrez vous évader quelques heures pour tenter de prendre quelques bars.
Il n'est pas rare qu'ils viennent chasser sur les plages et notamment dans le ressac très près du bord. Des imitations de petits poissons fourrages de coloris précités en soie flottante vous permettront de prendre les bars en maraude. Mais les bars s'alimentent aussi de petits poissons plats, crevettes et gobies. Ils sont parfois très près des baigneurs. J'en ai pris depuis mon bateau à moins de 5 mètres de touristes profitant de la fraîcheur des eaux bretonnes.
Il ne faut surtout pas hésiter non plus à les tenter avec de petites mouches de surface notamment à ces moments de la journée. Un gurgler blanc en taille 2 ou 1/0 ou un petit popper pourrait vous rapporter quelques surprises, et de belles émotions !

Du bord sur la côte :
Peu importe où vous vous trouvez en bord de mer, sur le continent ou sur une île, les bars sont présents un peu partout en fonction de la nourriture présente et des marées.
De même qu'en bateau, il faut observer le milieu et rechercher une fois de plus les courants, les baies, les pointes rocheuses et toutes les zones de changement (roche/sable, fond clair/fond sombre, ..) qui trahissent une modification du fond et du milieu.
Les parcs à huîtres sont d'excellents spots pour le bar, alors s'il y en a dans le coin, foncez !
En l'absence de touche, changer de spots régulièrement ou de moment de marée. Observez les locaux et discutez avec eux. Du bord, on est moins mobile qu'en bateau et il faut tomber au bon moment de la marée. Mais, parfois en restant sur le même poste et en modifiant la densité de sa soie, les animations et coloris de mouche, on trouve la solution.

Pêche dans les estuaires :
Les bars remontent dans tous les estuaires et jusqu'en eau douce pour trouver leur nourriture. C'est milieu extrêmement riche qui représente à la fois une zone de croissance pour les juvéniles, mais aussi un lieu pour les très gros bars sédentaires.
La pêche au streamer et mouches de surface peut y être pratiquée comme ailleurs. En revanche, il est possible de rechercher les bars à vue dans très peu d'eau lorsqu'ils viennent manger crabes et crevettes dans les bordures. Cela permet de sélectionner la taille des poissons et d'avoir de grosses montées d'adrénaline ! C'est aussi le challenge ultime. Privilégiez les bordures abritées du vent et ouvrez l'œil car, ils sont là, cachés derrière une touffe de goémon ou les roches, à l'affût !
Dans tous les cas, et peu importe le type de milieu, il faut noter l'heure à laquelle vous avez pris, vu ou touché du poisson. Car les bars ont leurs habitudes et passent fréquemment au même moment qui ne correspond pas à l'heure de la journée, mais à une certaine hauteur d'eau. Consultez les marégraphes. Les coefficients varient en permanence et influencent les courants. Certains coins fonctionnent par petits ou grands coefs, d'autres pas presque tout type de coefficients. Mais ça, c'est à vous de le trouver en réalisant plusieurs sorties.

Comment prendre ses premiers bars ?
Pour débuter, il ne sert à rien de se compliquer la tâche.
Prenez une canne de type réservoir de 9 à 10 pieds soie de 7 ou 8. Une soie flottante WF, un bas de ligne sans nœud ou que vous fabriquerez avec 3 ou 4 brins en fluorocarbone (dégressifs en taille et longueur), le tout d'une longueur d'une canne et demie, puis quelques streamers de 8 à 15 cm en taille 4 à 1/0 en plusieurs coloris. Un panier à lancer est tout de même d'une grande aide pour ne pas abîmer votre soie et surtout vous accrocher partout.
Essayez de sortir par coefficients entre 50 et 80 maximum. Ce sont les plus réguliers pour le bar.
Tentez différents coins, mais cherchez un endroit où vous pouvez passer d'un type de milieu à un autre rapidement comme décrit plus haut. La lecture de l'eau est importante aussi en mer comme en eau douce. Pêchez en éventail sur un poste pendant 20 à 30 mn puis changer d'endroit. Les arrivées d'eau douce, baies, pointes rocheuses sont souvent des zones de passages. Si vous avez l'occasion de répéter plusieurs sorties, pêchez à des horaires de marées différents et observez quand et comment se créent les courants. Essayez de passer sur votre coin de pêche à marée basse avec un coefficient de plus de 70 pour voir quelles sont les structures et les fonds, les zones d'herbiers et d'algues, les roches. Cela vous apportera des informations supplémentaires.
Observez si vous voyez des proies potentielles comme des petits poissons, crevettes, crabes et regardez bien dans vos pieds car les bars viennent dans très peu d'eau. A l'inverse, levez les yeux pour voir si les oiseaux (sternes notamment et cormorans) sont actifs et chassent eux aussi.
En cas de touches, ne ferrez pas trop vite. Les bars engament souvent leurs proies et le ferrage se fait à retardement et pas trop violemment, plus souvent avec la soie avant de lever la canne.
Si vous gardez un bar (de plus de 42 cm) videz son estomac pour voir ce qu'il venait d'ingérer. Observez notamment la taille et le coloris des proies, ce qui vous servira pour les prochaines sorties.
A part les bars, vous pourrez bien entendu rechercher le mulet, mais il reste un poisson un peu compliqué à prendre, peu importe la technique. Par accident et en pêchant dans les zones de roches, les vieilles peuvent venir prendre un streamer, tout comme les petits lieux. Sur les jetées, dans les ports et notamment de nuit sous les lampadaires, chinchards et tacauds viendront s'ajouter à la liste des espèces à pêcher.