La pêche au leurre à vue en été, sensations et plaisirs garantis

Pêche à vue en été © Morgan Calu

La pêche à vue est une véritable traque, une pêche à part entière exaltante et délicate qui procure son lot de sensation. L'attaque se déroule sous nos yeux fascinés par la perspective de la capture d'un poisson. Il s'agit d'une pêche typiquement estivale et nous allons voir ou revoir comment réussir ses sorties pêche à vue ! Adrénaline garantie !

Qu'est-ce que la pêche à vue ?

La pêche à vue, aussi appelée « sight fishing » ou « stalking » en anglais, consiste à repérer un poisson visuellement et à lui présenter un leurre (ou un appât).

Dans notre cas, il s'agira de leurres. Beaucoup d'espèces de poissons évoluent sous la surface ou dans des zones peu profondes. C'est particulièrement vrai l'été, lorsque nombre de poissons se nourrissent en surface de batraciens, insecte, alevins…

L'eau clair de l'été permet aussi de pêcher des poissons évoluant près du fond difficilement repérable lorsque l'eau est trouble ou haute.

Il s'agit d'une pêche itinérante où l'on évolue avec du matériel léger pour se déplacer facilement. Le but est de repérer un poisson avant qu'il ne nous repère.

De nombreux paramètres sont à prendre en compte pour maximiser les chances de capturer un poisson à vue. Mon grand-père me disait lorsque j'étais petit : « poisson vu, poisson foutu ! ».

Gros chevaine se saisissant d'une Illex Woodlouse
Gros chevaine se saisissant d'une Illex Woodlouse

Heureusement, j'ai par la suite constaté qu'il était possible de pêcher des poissons préalablement repérés. Pour cela, les lunettes polarisantes sont indispensables afin d'effacer les reflets et d'augmenter les contrastes permettant de bien cerner et de distinguer le poisson.

Une casquette ou une visière permet de s'affranchir des rayons du soleil en pleine tête. Enfin, il est préférable de porter des couleurs assez discrètes et pas trop flashy afin d'éviter d'attirer l'attention du poisson.

Si la prospection se fait rapidement, il faut cependant éviter les gestes brusques et éviter de se présenter à découvert trop prêt de la berge.

Se tenir en surplomb et en position surélevée permettent de mieux repérer les poissons. Il faudra cependant être prudent lorsqu'on se rapprochera de la berge pour tenter un lancer. L'idéal étant aussi d'avoir le soleil de face ou au zénith afin de ne pas avoir notre ombre projetée sur l'eau.

Outre le soleil, il est préférable d'avoir un ciel bleu dont le reflet ne perturbe pas la vision et que l'eau soit la plus lisse possible : évitez les jours de vent qui frise l'eau et empêche de repérer les poissons. Qui plus est, lorsque le vent souffle, les poissons ont tendances à descendre dans la couche d'eau.

Mais malgré toutes les précautions que l'on prendra pour repérer un poisson, suffit-il de voir un poisson et de lui présenter correctement un leurre pour le faire mordre ? Cela ne suffit pas !

« Tenter » le poisson

Lorsque vous avez repérer un ou plusieurs poissons, vous n'avez parcouru qu'une petite partie du chemin ! Il faudra souvent prendre (si le poisson nous le permet) un petit temps d'observation et de réflexion pour proposer le leurre adéquat.

Analyser d'abord les proies dont se nourrissent les poissons. L'idéal étant de coller à la taille, forme et couleur des proies en présence.

Si ce n'est pas évident ou explicite, ou que les poissons ne sont pas en train de se nourrir de manière manifeste, il faut imaginer ce qui pourrait les séduire.

Privilégiez les leurres souples, discrets, naturels et les plus faiblement lestés possible, montés sur un simple hameçon simple ou une petite tête plombée.

Les black-bass sont très friand des imitations de vers
Les black-bass sont très friands des imitations de vers

Les leurres « insectes » sont des classiques comme la célèbre Illex Woodlouse, les imitations d'alevins ou les worms (comme le  Illex Flick Shake) sont efficaces sur les prédateurs comme le black bass ou le brochet.

Les perches sont très friandes de petits invertébrés. Parfois il faudra parfaitement « matcher » avec les proies en présence pour déclencher un poisson.

Le plus délicat étant lorsque les poissons sont focalisés sur des proies minuscules (chiros, petites chenilles, fourmis…). Ce sont souvent ces diablesses de truites qui ont ce vice. Le plus dur étant de trouver un leurre minuscule, de souvent moins d'un gramme pouvant être propulsé précisément et à plus de 10 m…

Le leurre étant léger (souvent moins de 5 grammes) il faudra bien réfléchir à la façon de lancer et d'atteindre le poisson sans geste brusque qui pourrait le faire fuir. Déterminer l'angle de lancer le plus favorable, garantissant la précision, la distance et pas de gestes trop amples et visibles.

Les lancers sous la canne ou en arbalète (tenir le leurre, bander les cannes puis libérer le fil et leurre pour lancer via la simple détente du scion) sont pertinents pour la pêche à vue.

Pensez aussi à bien vérifier qu'il est possible de sortir le poisson de l'eau et que la berge n'est pas trop haute au-dessus de l'eau…

Pour la zone à cibler lors du lancer, j'aurais tendance à dire « juste derrière un poisson posté en bordure ».

L'impact du leurre sur l'eau éveil son attention et déclenche souvent un mécanisme reflex d'attaque du leurre. Si le poisson nage, est en pleine eau ou est nez au courant, je tente de lancer devant le poisson.

Si j'essuie plusieurs refus, j'essaye d'autres façons d'aborder le poisson (s'il me le permet et ne s'enfuit pas avant) avant de changer de leurre.

Dans tous les cas, le posé du leurre sur l'eau doit être naturel et discret. Evitez les splashs ou posé violent qui peuvent faire fuir les poissons.

Il est parfois délicat de lancer précisément un leurre de moins d'un gramme!
Il est parfois délicat de lancer précisément un leurre de moins d'un gramme !

Il en va de même avec les lancers trop près du poisson. N'hésitez pas à vous aider du courant ou du vent pour amener le leurre à croiser la route du poisson. Dernier conseil, éviter de faire trop d'animations. Tenter d'animer délicatement le leurre que si le poisson se montre récalcitrant.

Une fois que le poisson se saisie enfin de votre leurre, il faut ferrer ! L'adrénaline est à fond, il ne faut pas se précipiter et être dans le bon timing.  Les débutants ont souvent tendance à ferrer trop tôt, ce qui se conclue souvent par une touche avortée, le poisson ne se piquant pas. Le ferrage doit être ferme mais pas trop violent, au risque de casser la ligne.

Le bon matériel pour pêcher à vue

Du bord, de bonnes chaussures, une casquette, des lunettes polarisantes, une sacoche et quelques leurres suffisent pour des sessions qui peuvent être très courtes.

La canne sera light à medium light pour les poissons comme le black-bass, la perche, le chevaine, la truite… Pour le brochet ou le silure, on montera en puissance pour vaincre ces prédateurs et pour lancer des leurres qui seront de belles bouchées. Une tresse fine favorise la distance et la précision des lancers de leurres très légers.

Lorsque les leurres sont présentés en surface, un nylon vaudra mieux qu'un fluorocarbone, ce dernier étant coulant. On le privilégiera pour pêcher à vue des poissons situés plus en dessous dans la couche d'eau.

Il faut savoir se faire discret
Il faut savoir se faire discret

Afin de ne pas trop se limiter en termes de saisie du poisson, j'utilise au maximum une épuisette à manche long pour pouvoir sortir de l'eau des poissons même au cœur des branchages ou lorsque la berge est en hauteur.

A vous de jouer

La pêche à vue est passionnante à tout niveau : chercher et repérer le poisson, le tenter, le voir enfin céder et le combattre ! Tout ça sous nos yeux. De véritables sensations à se procurer l'été sur des sessions courtes qui peuvent mêler balade et parties de pêche estivale.

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