Souvenir de pêche / Pêche de la raie lors du championnat du monde de Surfcasting en Afrique du Sud

Le surfcasting en Afrique du Sud est une pêche très sportive qui cible notamment de gros spécimens : requins, maigres et raies. J'ai eu l'occasion de fouler les plages sud-africaines à l'occasion de deux championnats du monde de surfcasting en 2017 et 2019. Je vous emmène !

Présentation de Langebaan

Direction Langebaan, une ville qui se situe sur la côte ouest de l'Afrique du Sud, à 120 kilomètres au nord de la capitale, Le Cap. Cet ancien village de pêcheurs est désormais une destination touristique appréciée des kitesurfeurs, pêcheurs et baigneurs. La ville ne compte pas moins de 4 kilomètres de plage. Lors des championnats, j'ai pu pêcher sur les plages de Dwarskersbos et Velddrif.

Les espèces fréquemment pêchées sur place sont la roussette, la raie guitare, la raie aigle, la raie pastenague, la morue ou encore le Saint Joseph.
Les espèces fréquemment pêchées sur place sont la roussette, la raie guitare, la raie aigle, la raie pastenague, la morue ou encore le Saint Joseph.

En réalité, je n'ai croisé que 4 espèces au cours des 15 jours de pêche : les raies guitares en grande majorité, les raies aigles et pastenagues ainsi qu'un petit poisson de roche.

Des raies guitares en grand nombre

Nous avons pêché beaucoup de raies guitares ! Alors que le corps et la queue de la raie guitare s'apparentent au requin, la gueule de ce poisson est allongée et lui permet de creuser aisément les fonds marins pour s'alimenter de petits poissons, cadavres, invertébrés, etc. Nos premiers coups de lignes nous ont permis de comprendre que la raie guitare vit en banc et nous rappelle le comportement des roussettes : ces charognards vivent les uns sur les autres, prêts à dévorer une proie. Ainsi, lorsqu'on attrape une raie guitare, il n'est pas rare qu'une deuxième voire une troisième ne morde à l'hameçon dans la foulée. Il ne faut parfois pas plus de 5 minutes pour que nous remontions un triplé de raies !

Quand les poissons de nos côtes françaises deviennent les appâts sud-africains

Exit les arénicoles, néréides et autres vers habituels que nous utilisons sur nos côtes française… Les espèces que nous pêchons en France deviennent nos appâts en Afrique du Sud ! C'est dire que nous changions de calibre de poissons et de technique de pêche… Place aux mulets, sardines et encornets : de gros appâts pour de gros poissons ! Nous coupons les sardines en 4 voire 6 morceaux (une fois dans le sens de la longueur puis 1 ou 2 fois dans le sens de la hauteur), l'encornet en lanières et le mulet en filets puis en petits morceaux. Le calamar piqué une seule fois sur l'hameçon suffit tandis que nous fixons les tronçons de mulets et sardines à l'aide d'élastique à escher et nous leur donnions une forme de "boudin". Vous l'aurez compris, la finesse n'est pas le maître mot, sur les montages non plus.

Des montages simples et robustes

Gros changement également pour les montages. Pas question de s'équiper de nos habituels hameçons Aberdeen taille 6 ou 4. Cette fois, on opte pour des hameçons circle en 1/0 minimum. Il m'a fallu un temps pour m'y habituer ! Et pas de chichi non plus sur les diamètres de nylon : 60/100 en corps de ligne et 40/100 en empiles. Et dans le moulinet : on prévoit du nylon allant du 25/100 au 40/100. Par précaution, nous utilisions le 40/100 la plupart du temps, surtout au cas où nous attrapions une grande raie aigle ou pastenague pouvant peser plusieurs dizaines de kilos ! Nos montages sont dans l'ensemble plutôt simples et très longs pour une plus grande prospection et pour laisser la place aux raies qui mesurent en moyenne 70 cm. Certains bas de lignes mesurent jusqu'à 3 mètres !

Des cannes et moulinets robustes

Les raies ayant pour réflexe de se plaquer sur le sable lorsqu'on remonte notre montage, il vaut mieux être équipé d'une canne et d'un moulinet puissants qui permettent de leur tenir tête et être capable de les décoller du fond. J'ai rapidement renoncé aux scions hybrides : leur souplesse compensait trop mes efforts pour être en contact direct avec le poisson pour le soulever. Par ailleurs, la touche de la raie est déjà si visible que nous n'avons pas besoin de la sensibilité qu'apportent les scions en carbone plein. Quant au moulinet, il vaut également mieux prévoir un produit prévu pour les pêches fortes, notamment pour les séjours longs de pêche. Les raies guitares étant très nombreuses, vous remontez plusieurs kilos à longueur de journées et vous n'êtes pas à l'abri de remonter une très grosse raie face à laquelle il faudra utiliser un frein puissant.

Une pêche de prospection et de précision

L'essentiel de cette pêche est de ne pas rester sur ses acquis. D'un jour à l'autre, nous avons rencontré des conditions de pêche très différentes : variation du sens du vent, ciel plus ou moins couvert, mer plus ou moins opaque et absence ou omniprésence d'algues. Il faut constamment chercher un nid de raies guitares et on en trouve à 10 mètres comme à 100 mètres ! Une fois qu'on a pêché une raie guitare, il faut relancer au même endroit car comme, je le disais, d'autres suivent la plupart du temps. Puis dès qu'on remonte deux fois sans poisson, on lance plus ou moins loin et plus à gauche ou à droite.

J'ai eu la chance de fouler les plages sud-africaines lors de 2 championnats du monde et je me rappelle parfaitement cette sensation formidable ressentie face aux mouvements marqués du scion lors des touches, l'adrénaline de ne pas remonter de suite pour laisser d'autres raies mordre et l'euphorie de rencontrer une raie pastenague ou une raie aigle de temps en temps. Pour sûr, j'y retournerai !

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