Le contexte
Tout commençait plutôt pas mal, une mise à l'eau sur ma cale locale, à côté du club d'aviron, pour une autre session de tests turluttes 2026. Mon alboran FX3 était équipé avec le kit moteur ultra STG EVO, ma batterie lithium derrière le siège. Le plan d'eau était plat de chez plat, la visibilité excellente. Après deux heures de pêche avec du calamar et des seiches assez nombreuses, je suis en dérive, moteur coupé, tranquille, peinard, face au pont dans le chenal central, l'eau est entre 7 et 8 °C, le soleil commence enfin à percer les nuages et je me dis que vers midi je vais pouvoir faire un pique-nique au soleil... Et c'est l'incident…

L'incident
J'entends un bruit derrière moi, je me retourne et à quelques mètres de moi, un genre de skiff solo vient pleine balle sur moi, je gueule, il se retourne, c'est trop tard. Il me percute à pleine vitesse, montant sur mon albo par le côté et me cassant la canne qui était dans le porte canne. Mon kayak gîte fort et je n'ai d'autre option que de me jeter à l'eau pour éviter que mon flotteur ne se retourne…
Je suis dans l'eau à 7°C , je n'ai pas lâché la canne que j'avais en main et je barbote. Le gars s'excuse, me dit qu'il ne m'a pas vu, mon kayak est rouge, j'ai un mât de visibilité avec un grand fanion orange, j'ai une veste de quart jaune fluo et un gilet rouge pétant, difficile de ne pas me voir...

L'explication
C'est logique qu'il ne m'a pas vu, sur cette embarcation, il navigue dos à l'avant et tout à son effort, il était à fond, il ne pensait pas à jeter un œil sur sa route, chose qu'il devait faire tous les 4 à 5 coups de rame. Moi, j'étais en pêche à l'arrêt, s'il s'était retourné avant il m'aurait vu...
La remontée
Une fois dans l'eau, je vois une embarcation avec 4 rameurs et un barreur dans le sens de la marche qui a tout vu et qui s'approche pour aider. En prenant appui sur leur arrière, je remonte sans problème dans mon flotteur côté bord libre (important aussi de privilégier un côté libre d'accessoires). Un état des lieux me montre qu'à part la canne qui était dans le porte canne arrière et qui a cassé nette, je n'ai rien perdu.

L'importance de l'entraînement et des vêtements adaptés à la pratique
Dans une eau à 7/8°C tu ne restes pas longtemps à barboter. Comme habillement, j'avais des sous-vêtements techniques. Une combinaison néoprène 3 mm spéciale hiver, une salopette kayak avec chaussettes intégrées, une veste de quart avec manchons de cou et de poignets, chaussons de plongée, gants, et bien sûr, le gilet porté.
Comme je fais souvent les exercices de dessalage volontaire et remontée dans le flotteur, au moment du choc, j'ai su qu'en restant dans le flotteur, il se serait retourné complètement. Mon réflexe, de me jeter à l'eau et ainsi de ne pas retourner le kayak a sauvé le reste de mon matos.
Du fait de cet entraînement, j'ai su de suite les gestes à faire pour remonter rapidement sur mon flotteur, aidé en cela par le bord arrière du 5 barreur qui était à côté.
J'ai fait ce petit retour pour mettre en avant des principes essentiels dans la pratique de la pêche en kayak :
- Porter son gilet avec sa lampe flash.
- Ne pas surcharger son kayak.
- Porter l'habillement spécifique pour cette pratique et adapté à la saison, avec ma 3 mm, je n'ai pas senti la froideur de l'eau.
- Pratiquer régulièrement les exercices de sécurité, la remontée dans le flotteur et les bons gestes à faire doivent être un réflexe.

Bien sûr, une fois remonté dans le kayak et remis tout en ordre, la session s'est arrêtée, on n'attend pas d'avoir froid une fois mouillé. Je suis rentré avec le responsable de l'accrochage au club d'aviron juste à côté où nous avons échangé nos numéros, car il va me rembourser ma canne. C'est la moindre des choses, étant en faute à 100 %. Un incident qui se termine bien grâce à l'expérience acquise sur l'eau au fil des ans, un bon équipement et un entraînement continu, le risque zéro n'existe pas.

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