Le fluorocarbone, une affaire de discrétion en matière de fil de pêche

Les fluorocarbones © Olivier Lalouf

Jamais un fil de pêche n'aura eu de telles qualités. Il faut dire qu'on est là devant un vrai aboutissement au niveau fil de pêche. Bien connaître le fluorocarbone pour savoir bien s'en servir.

Une fabuleuse évolution 

À la base, les fils de pêche étaient en crin de cheval, puis en gut (fibres de soie artificielle agglutinées avec du verni) et enfin en nylon. Ce qui offrait déjà des spécificités assez incroyables par rapport aux crins de nos grands-parents. 

Il faut dire que les progrès en matière de chimie sont énormes et les premiers nylons offraient un véritable bond en avant aussi bien sur la discrétion que sur la résistance. C'était quand même étonnant de voir que l'on pouvait se couper en essayant d'étirer un nylon alors que celui-ci restait intact. 

De ces fils classiques, il en existe de toutes les couleurs et de différents diamètres, pour la mer ou l'eau douce, ou même fluo pour une visibilité stupéfiante.  

Depuis ces nylons de bases, il existe une variante extraordinaire qui est le fluorocarbone. On en entend parler bien souvent sans savoir qu'il a été aussi bien conçu sur le plan technique. Pensé et mis au point dans un but spécifique, il est l'arme absolue pour les pêches discrètes. Effectivement, le fluorocarbone possède un indice de réflexion de la lumière proche de celui de l'eau, il est donc presque invisible. Il n'est pas rare qu'il disparaisse de nos yeux une fois immergé de quelques centimètres. 

Raccord fluorocarbone / tresse
Raccord fluorocarbone/tresse

De multiples propriétés 

Le coût d'une bobine est assez élevé pour du 100 % fluorocarbone à cause de la chimie spécifique de ce fil. C'est essentiellement pour cette raison que seules les pointes placées en terminaison des tresses sont réalisées avec du fluorocarbone, ainsi que quelques montages particuliers. C'est un arraché de premier choix par sa résistance et son manque d'élasticité. Il existe des fluorocarbones bien moins chers, mais il s'agit de versions enrobées. Si ils ont des avantages, ils n'ont pas les mêmes caractéristiques que les 100 % fluorocarbone et doivent être surtout utilisés à bon escient. 

Les enrobées sont plus souples et ils ont une réflexion de la lumière moindre. Il est possible de les utiliser avantageusement comme ligne mère, notamment pour la pêche de la truite au lancer. Dans ce cas, le leurre est monté directement en pointe. Le revêtement assure une bonne protection de ligne et son caractère plus souple facilite les lancers. 

Adaptés aux enrochements
Adaptés aux enrochements

Parmi les spécificités du fil fluorocarbone, on retrouve une particularité qui ne saute pas aux yeux immédiatement, mais qui est très avantageuse. En effet, son caractère anti-abrasif l'empêche de s'écailler c'est-à-dire de s'abîmer au contact des obstacles, ce qui est très intéressant pour la pêche aux leurres. Le fluorocarbone étant dur, il subit moins les attaques des enrochements ou des branches et reste intact sur le plan de la résistance. De par la même logique, étant bien moins impacté par les obstacles, son invisibilité est donc conservée. 

Sa conservation est aussi très importante. J'entends par là, bien entendu, qu'il n'est pas question de le mettre au frigo ou au congélateur, mais simplement de ne pas l'exposer au soleil pour éviter une détérioration accélérée par l'exposition à la chaleur et à la lumière. Cela évite qu'il ait de la mémoire, c'est-à-dire que le fil conserve la forme de la bobine à sa sortie et n'offre ainsi plus les mêmes qualités. Ce n'est pas une précaution difficile à respecter, mais cela évite d'avoir un bas de ligne en forme de spirale. 

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