Pêcher l'Aven, une petite rivière aux multiples facettes à découvrir

L'Aven est une magnifique petite rivière du Sud Bretagne à découvrir entre fin Avril et la fermeture © Enjoy Fishing / Jean-Baptiste Vidal

Le Finistère offre un patrimoine piscicole et halieutique hors du commun détenant plus de 6500 km de rivières de première catégorie. Moins fréquentée que ses consoeurs voisines du fait de sa taille modeste et d'une pêche technique, l'Aven peut réserver de belles surprises sur les nombreux parcours très diversifiés qu'elle propose.

Un cadre pittoresque

L'Aven m'a toujours attiré du fait de sa richesse piscicole et de son cadre pittoresque tantôt serpentant dans de vastes prairies et sapinières, tantôt se frayant un chemin entre les blocs de granit polis au fil des siècles. Après l'avoir régulièrement fréquenté entre 2001 et 2006, j'ai redécouvert l'Aven par la pêche au saumon en 2013, grâce à un ami, Lionel, lui aussi atteint de saumonite aigue !

Depuis ce moment, je retourne régulièrement sur les plus beaux parcours de cette petite rivière surprenante que ce soit pour la truite et la truite de mer, mais aussi avant cette année pour la pêche du castillon qui est à la fois technique et passionnante, malheureusement fermée depuis cette saison. 

L'Aven offre des parcours diversifiés où la pêche à la mouche peut se pratiquer avec des cannes courtes
L'Aven offre des parcours diversifiés où la pêche à la mouche peut se pratiquer avec des cannes courtes

Présentation et situation géographique

L'Aven est une petite rivière typique bretonne qui prend sa source sur la commune de Coray et qui s'écoule paisiblement en passant par Tourc'h, les étangs de Rosporden puis la citée des peintres de Pont-Aven chère à Paul Gauguin qui y créa « l'Ecole de Pont-Aven », avant de former une ria, rejoindre l'estuaire du Belon puis se jeter dans l'océan atlantique à Port Manec'h.

Son cours de 39 km environ pour un bassin versant de 200 km2 est freiné par quatorze moulins de sa source à Pont-Aven qui aujourd'hui ne sont plus en activité mais qui apportent un charme particulier tout en offrant des secteurs de choix pour les grosses truites et de repos pour le saumon.

C'est une rivière au régime irrégulier qui peut paraitre paisible mais qui change complément de profil lors de fortes pluies qui peuvent la transformer rapidement en un torrent impétueux comme ce fut le cas en décembre 2000, provoquant de graves inondations. L'Aven est avant tout un petit fleuve de charme qui est agréable à pêcher tout au long de la saison que ce soit pour la truite, la truite de mer (ou le saumon), et les bars ou encore les mulets dans sa partie estuarienne. Chaque espèce ayant son époque privilégiée demandant aux pêcheurs d'être polyvalents et complets.

Les belles truites ne sont pas rares dans l'Aven. Leur robe foncée avec leurs gros points noirs est typique des cours d'eau armoricains
Les belles truites ne sont pas rares dans l'Aven. Leur robe foncée avec leurs gros points noirs est typique des cours d'eau armoricains

Des parcours variés bien peuplés

Quelques semaines après l'ouverture de la pêche, grâce au réchauffement printanier vers la fin mars - début avril et l'éclaircissement de ses eaux, les truites prennent place et s'alimentent à tout va. C'est un réel plaisir de les voir monter franchement sur nos mouches bien présentées et de se remettre en selle pour la saison ! Les « grises à corps jaune » ou rhodani et March Brown sont à privilégier avec bien sûr les sedges très présents. Même si les gobages sont parfois absents, en « pêchant l'eau » ces dernières, opportunistes, viennent en surface dès que les conditions s'y prêtent. C'est une pêche rapide de postes, en « tapant l'eau » qui est fort agréable en début de saison.

Les parcours amont vers Tourc'h où la rivière n'excède pas 3 mètres ne sont pas évident pour la pêche à la mouche et il faudra se rendre plus en aval aux alentours de Moulin Vert et les secteurs en amont des étangs de Rosporden pour pratiquer une pêche plus technique qui vous permettra peut être de séduire les belles fario sauvages qui hantent ces secteurs lents et riches du fait de la mixité des milieux (1ère/2ème cat.). Des poissons de plus de 35 cm sont monnaie courante dans ces méandres profonds à conditions d'être discret et patient avec la présence de spécimens plus imposant mais souvent difficiles à leurrer sur ces longs lisses entre les joncs et carex.

Plus en aval, entre Moulin Guilers et Moulin Goël, les « coups » se succèdent entre rapides et plats courants. Les secteurs de prairies sont très bien peuplés en truites et tacons (à remettre à l'eau délicatement !) et la pêche est souvent plus ludique et aisée. Les trous profonds hébergent de belles truites et parfois des saumons. Les mouches de mai sont bien présentes à partir de fin mai - début juin et permettent également de belles pêches, mais faut-il encore être au bord de l'eau au bon moment, lorsque celles-ci font sortir les beaux poissons qui profitent de cette manne alimentaire. La taille moyenne des truites sur l'Aven tourne autour de 22-26 cm, avec parfois de très beaux sujets. Les poissons de 30 cm ne sont pas rares.

Les cannes courtes sont à privilégier pour pêcher les parcours parfois encombrés où le pêcheurs devra être une "fine gaule" pour se faufiler et deposer ses mouches avec précisions. Les 7 à 8 pieds montées avec une soie WF 3 ou 4 seront bien adaptés pour rechercher la truite entre Rosporden et Pont-Aven.

L'Aven propose de nombreux parcours tous aussi beaux les uns que les autres
L'Aven propose de nombreux parcours tous aussi beaux les uns que les autres

Des parcours mixtes 

A partir de Pont Torret et jusqu'à Pont-Aven, les parcours sont principalement pêchés pour le saumon, mais certains secteurs ont un bon potentiel pour la truite bénéficiant d'un habitat diversifié. Les coups du soir lorsque les pools se sont reposés, sont souvent intéressants à partir de juin, jusqu'à la fermeture. Plus tard dans la saison, les parcours aval notamment du « Bois d'Amour » et de Pont Taro offrent la possibilités de capturer de jolies truites de mer, notamment en fin de journée, au coup du soir, souvent en noyée, voir en sèche avec de gros sedges à partir de la mi-juin. Les « blanches » comme on les nomme localement sont très combatives même si leur taille dépasse rarement les 40 cm et c'est toujours très plaisant sur du matériel adapté.

 

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