Les quotas de pêche à la sardine bientôt revus à la baisse dans les pays ibériques ?

Sardines

À la mi-juillet, le Conseil International pour l'exploration de la mer (ICES) a préconisé une baisse des quotas de pêche à la sardine. Une recommandation mal perçue par l'ensemble de la filière.

Victime de surpêche et d'un environnement défavorable, le poisson est en voie de disparition. Actuellement de 19 095 tonnes, l'ICES recommande de passer à 1 587 tonnes, en 2016, dans les eaux portugaises et espagnoles. Si les gouvernements des deux pays venaient à prendre en compte cet avis, cela correspondrait à une baisse de plus de 90 %.

Avec ces nouveaux quotas, cela reviendrait à 1 110 tonnes pour les Portugais et 447 tonnes pour les Espagnols. À comparaison, en 2012, la quantité autorisée pour les pays ibériques était de 55 000 tonnes.

Même si l'ICES est un organisme scientifique, il ne fait pas plus qu'émettre des avis sur la gestion des environnements marins de l'Atlantique nord-est. Ses recommandations sont donc non obligatoires, mais le gouvernement portugais en tient cependant compte, même s'il ne les respecte par à la lettre.

La sardine, soumise à des quotas de pêche stricte

Or, réduire les quantités de pêche de sardines dans un pays où elle est grandement consommée alarme les professionnels de la filière. Aujourd'hui, 5000 personnes vivent de la pêche de ce petit poisson pélagique au Portugal. "Ce serait un arrêt de mort", a déclaré le président de l'Association portugaise des organisations de la pêche au filet, Humberto Jorge.

Aujourd'hui, le petit poissonn pélagique est déjà soumis à des quotas de pêche stricts, depuis 2012, dans les eaux ibériques. Chaque année, un total est fixé puis réparti à 70 % pour les Portugais et à 30 % pour les Espagnols. D'autre part, elle ne peut pas être prélevée entre janvier et avril et chaque chalutier a le droit de prendre 2 tonnes par jour.

De son côté, le député socialiste Jorge Fao a qualifié de "dramatique" l'instauration d'un tel quota qui conduirait à "la destruction de la pêche au filet au Portugal." Enfin, le secrétaire d'État à la Mer, Manuel Pinto de Abreu trouve "le scénario […] anormal" et compte "éclaircir le problème avec l'ICES, car nous connaissons, mieux que personne, l'état du stock."

Des mesures sévères pour préserver la sardine

Alexandra Silva, chercheuse à l'Institut portugais de la Mer et de l'atmosphère (IPMA) avoue que le quota recommandé pour 2016 est "très bas", mais c'est aussi la seule façon de "limiter la pêche" afin de prévenir la disparition du stock. "Les sardines ont fortement diminué dans les eaux ibériques depuis dix ans et leur stock est actuellement à son niveau le plus bas depuis 37 ans", explique-t-elle.

La réduction de ses quotas n'est pas une bonne nouvelle pour les Portugais qui sont des gros consommateurs de poissons en Europe. Avec une moyenne de 56 kg par an et par personne, les consommations passent à 13 sardines par seconde lors des fêtes populaires de juin. Toujours d'après l'Institut portugais. Une consommation que le pays comble grâce à l'importation. 70 % des poissons consommés proviennent de l'étranger, et notamment du Maroc.

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